Paris, 11 octobre 2016
Après
le Brexit, on pouvait espérer que les candidats des partis de gouvernement présentent
des propositions en vue de sortir l’Union de la crise où l’ont plongée les
désaccords entre Etats membres, notamment sur la question migratoire. Tous
condamnent l’impuissance de l’Europe et s’accordent à en imputer la
responsabilité à « Bruxelles » alors que, sur ce sujet difficile, la
Commission avait proposé en temps utile la seule solution équitable et
compatible avec nos valeurs, à savoir la répartition des demandeurs d’asile
entre les Etats membres suivant leurs capacités. De même les candidats semblent
ignorer que les progrès considérables accomplis ces dernières années en matière
de lutte contre les paradis fiscaux et contre les abus
des grandes multinationales sont largement dus à la Commission. De même
encore, face au cynisme de Poutine en Crimée, au Donbass et en Syrie, la seule
possibilité d’une réaction efficace dépend de l’unité de l’Occident et d’abord
de l’Europe. Or loin de proposer de soutenir la stature de la Haute
Représentante Mogherini, dont le rôle avait été apprécié dans les négociations
avec l’Iran, certains d’entre eux n’hésitent pas à recommander de se passer de
la Commission dans les négociations internationales. Nos candidats
veulent refonder l’Europe plutôt que la relancer. Je crains que cette formule
ne dissimule un penchant à réduire l’intégration au profit de la simple coopération,
à affaiblir les deux institutions porteuses de l’intérêt commun, Parlement et
Commission, au profit d’un Conseil européen stérilisé par les égoïsmes nationaux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire