Paris, 25 mai 2015
La pression migratoire que les conflits d’Afrique et du
Proche-Orient fait peser sur l’Europe explique sans les justifier les
palinodies des gouvernements. Comment peut-on à la fois reconnaître
l’obligation humanitaire de porter secours à des naufragés, la nécessité de
répartir plus équitablement la charge de l’accueil et refuser l’instrument de
cette répartition proposé par la Commission, à savoir la détermination, pour
chaque pays, d’un quota déterminé en fonction d’éléments objectifs (population,
revenu par tête, nombre de réfugiés déjà accueillis). Un moment saluée par le
ministre de l’Intérieur comme répondant aux préoccupations françaises, cette
proposition a été brutalement écartée par le premier ministre comme par
plusieurs de ses homologues. Or sur un sujet aussi sensible, il est peu
probable que, sans une proposition de la Commission et un vote majoritaire, les
gouvernements réussissent à s’accorder sur la répartition d’une charge qui ne
saurait reposer sur les seuls pays d’accueil. Face à l’extrême barbarie qui
caractérise le comportement du dernier protagoniste connu sous le nom de Daesh,
acronyme arabe d’Etat islamique on serait en droit d’attendre plus de
résolution. Les projets tendant à combattre cette nouvelle forme de criminalité
internationale et à détruire ou immobiliser les bateaux ne peuvent avoir
d’effets immédiats. Faut-il en attendant renoncer aux secours ou laisser se
développer un concours à celui qui recevra le moins de réfugiés ?