Paris,
2 septembre
Le mérite du
discours prononcé le 26 septembre à la Sorbonne par le président Macron n’est
pas tant dans le nombre et la pertinence de ses propositions que dans l’affirmation
de la grandeur de l’entreprise européenne que des politiciens médiocres ont
laissé glisser de la mystique à la technocratie. Les mêmes qui se désolent de
la « perte du sens » dans nos sociétés de consommation sont souvent ceux
qui caricaturent le grand dessein européen, refusant à l’Europe le mérite de ses
accomplissements et lui attribuant la responsabilité d’échecs résultant de l’incapacité
des Etats à surmonter leurs particularismes. Ceux qui, comme moi, attendaient depuis
soixante ans qu’une grande voix française reprenne, prolonge et mette au goût
du jour l’appel prophétique de Robert Schuman ont été comblés. Cette réapparition
de la France sur la scène européenne arrive bien tard. Elle ne sera efficace
que lorsque les réformes enfin entamées auront produit leurs premiers fruits. En
attendant, ou plutôt sans attendre, un énorme travail de conviction reste à
accomplir pour lequel il sera sage de prendre appui sur le Parlement et la Commission,
notamment en renonçant à créer un Parlement bis pour la zone euro, proposition
qu’Emmanuel Macron s’est judicieusement abstenu de reprendre à la Sorbonne.
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