Paris, 1er mars
Laissons de
côté les propositions de ceux qui envisagent d’abandonner l’euro, voire de
quitter l’UE, dont le caractère outrancier ne dissimule pas la nocivité.
Examinons plutôt le discours sur la dette et sur l’Europe des nations.
Certains
candidats et commentateurs semblent croire que nous devrions réduire dette et
déficit publics pour obéir à « Bruxelles ». C’est oublier que laisser
progresser une dette qui représente près de 100% de notre produit, ou même ne
pas la réduire, nous expose au risque de voir la charge devenir insupportable.
Quant à imiter l’Argentine et faire défaut, ce qui ne s’est pas produit depuis
la Révolution, ce serait une catastrophe économique et sociale inimaginable.
L’habitude prise de rapporter le déficit au produit national plutôt que le
définir en comparant recettes et
dépenses publiques dissimule le fait que plus du quart de nos dépenses
publiques est actuellement couvert par l’emprunt.
Autre
mensonge, présenter la formule de l’Europe des nations comme un renforcement de
l’UE, alors qu’elle représenterait un terrible recul. Un gouvernement européen
composé des seuls représentants des Etats, sans la caution démocratique du
Parlement et sans la présence d’un organe en charge de l’intérêt commun serait
un retour à la non-Europe.
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