Que devient la Défense européenne après l’accord Cameron-Sarkozy ?
Platier 2 novembre. Contrairement à l’accord de St Malo, le nouvel accord franco-britannique sur la Défense ne contient aucune allusion au concept de Défense européenne pourtant réaffirmé dans le traité de Lisbonne. On ne peut que se féliciter que sous la pression des nécessités budgétaires, Londres et Paris décident de mutualiser une partie de leurs efforts. Mais l’absence de toute référence à l’Europe de la Défense aura des conséquences. Elle contribuera à persuader aux Britanniques qu’ils peuvent sans inconvénient se tenir en marge de l’Europe politique, elle irritera d’autres partenaires, les Allemands dont le concours est cependant indispensable, les Polonais qui ont affirmé leur intention de mettre la Défense européenne parmi les priorités de leur présidence, sans parler des plus petits pays. Elle achèvera de marginaliser l’agence de Défense dont on se demande quel sera le rôle désormais. Enfin et c’est là le plus grave, elle contribuera à vider de contenu la politique étrangère et de sécurité commune. J’attends avec curiosité les commentaires de la baronne Ashton sur cet accord.
Bonnes nouvelles dans les Balkans mais…
Paris 8 novembre. L’UE a répondu à l’appel au secours de la Grèce submergée d’immigrants illégaux venant de Turquie en lui envoyant une équipe de garde-frontières. Les électeurs grecs semblent accepter la cure d’austérité qui leur est imposée en ne désavouant pas leur courageux Premier ministre lors des dernières élections. La Croatie et la Serbie ont accompli un premier geste de réconciliation inspiré par leur désir de se rapprocher de l’UE. Mais ces succès de l’Europe ne nous font pas oublier l’humiliation que nous inflige ces jours-ci notre faiblesse face à une Chine trop heureuse de mettre à profit notre absence d’unité.
Faiblesse structurelle du G20
Paris, 13 novembre. En l’absence d’un organe en charge de l’intérêt commun et de règles institutionnelles de prise de décision, le G20 souffre des défauts structurels propres aux assemblées interétatiques où règne la loi du plus fort ainsi que l’a fait observer Attali à partir de son expérience de sherpa de Mitterrand. Le G20 apparait comme un substitut à l’absence de réforme des Nations Unies. Sa création n’a été décidée par aucun traité ce qui limite sa légitimité et rend difficile la prise de décisions n’intéressant pas seulement ses membres mais l’ensemble de l’humanité.
Pourquoi un impôt européen serait dans l’intérêt des contribuables.
Paris, 21 novembre. Des personnalités éminentes de droite et de gauche, parmi lesquelles Jacques Delors, Tommaso Padoa-Schioppa, Alain Lamassoure, Pascal Lamy, Jean-Louis Bourlanges, Sylvie Goulard ont publié dans le Figaro un appel en faveur d’un retour à des ressources propres de l’UE qui permettraient de mettre fin au système des contributions nationales. Le principal argument à l’appui de cette proposition est celui d’un meilleur usage des fonds publics. Dans les domaines de la Défense, de la recherche, des réseaux, de la santé, un financement européen qui ne devrait pas s’ajouter mais se substituer aux financements nationaux serait un puissant facteur d’économie par l’élimination de nombreux doublons. Il serait aussi un élément de renforcement de l’union monétaire dont on voit qu’elle demeurera fragile tant qu’elle ne prendra pas appui sur une union politique et fiscale. Malheureusement, l’attitude de l’Irlande qui fait la fine bouche devant une aide européenne qui aurait pour contrepartie un début d’harmonisation fiscale en dit long sur la résistance des souverainetés nationales.
19 décembre 2010
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