12 octobre 2009

Contrastes polono-tchèques. Incertitudes allemandes

Paris, 12 octobre

Alors que le président tchèque Vaclav Klaus tente une ultime et lamentable manœuvre de retardement en subordonnant la signature du traité de Lisbonne à la demande d’une garantie contre tout recours des Allemands des Sudètes expulsés après la guerre que les Tchèques n’avaient jamais évoquée lors des négociations, deux bonnes nouvelles nous viennent de Pologne. La première est la signature du traité par l’eurosceptique président Kaczynski ; la seconde moins connue est l’annonce que la Pologne qui présidera l’UE au second semestre de 2010 donnera priorité à la défense européenne. Il s’agit d’un renversement de position significatif d’un pays qui ne croyait qu’à l’OTAN et qui a été déçu par le faible appui apporté par les Etats-Unis à la Géorgie et par l’abandon du projet d’installations anti-missiles en Pologne et en République tchèque. Cette affaire nous rappelle utilement que la création d’un président du Conseil européen à mandat prolongé ne met pas fin à la rotation semestrielle des autres présidences, exception faite de celle des ministres des Affaires étrangères.

Le Centre d’étude des relations franco-allemandes de l’IFRI (Institut français des relations internationales) a publié une excellente étude sur l’arrêt de la Cour constitutionnelle allemande relatif au traité de Lisbonne. Cette étude est disponible sur le site internet du CERFA : http://cerfa-ifri.org. Elle révèle l’intention des juges constitutionnels allemands de s’opposer à tout progrès nouveau d’intégration européenne dès lors que n’existe pas un peuple européen. Cette vision statique de l’Europe a donné lieu à de vives critiques de la part de personnalités politiques, notamment de l’ancien ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer.

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