17 octobre 2009

Blair président du Conseil européen ?

Paris, 17 octobre

La candidature de Tony Blair à la présidence, non de l’Europe, comme on le dit parfois en France, mais du Conseil européen qui se réunit quatre fois par an, interpelle les militants européens. Les avocats de l’ancien Premier britannique font valoir son indiscutable charisme, sa notoriété en Europe et dans le monde. Les plus optimistes espèrent que sa nomination rapprocherait les Britanniques de l’Europe. Ils font valoir l’influence qu’aura l’autorité de son premier titulaire sur le contenu encore incertain de la fonction. Certains parlent avec Giscard, qui regrette que l’âge lui interdise de briguer le poste, du Washington européen appelé un jour à être élu au suffrage universel, ce qui en ferait alors effectivement le président de l’Europe.

Malheureusement cette candidature se heurte à d’énormes objections. La sympathie qu’inspire le souriant Tony Blair ne permet pas d’oublier qu’il n’a pas pris le moindre risque pour lutter contre une europhobie plus anglaise que britannique alimentée par une presse populaire ne reculant devant aucune forme de désinformation. Il n’a pas tenu sa promesse d’organiser un référendum en vue de l’adoption de l’euro. Son ancien ministre des Affaires européennes Mc Shane qui soutient sa candidature reconnait qu’il a plaidé éloquemment pour l’Europe partout sauf en Grande-Bretagne. Il a soutenu sans états d’âme la politique désastreuse de Bush en Irak. Tout cela devrait conduire à écarter sa candidature. Et cependant son échec au profit d’une personnalité inconnue du grand public risque d’être interprétée comme un échec de l’Europe et d’affaiblir la voix collective des Européens. Seule une campagne précédant une élection populaire serait la solution. En attendant, je ne vois qu’une figure susceptible de nous éviter d’avoir à regretter Tony Blair, celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères allemand Joshka Fischer qui a su donner aux Verts allemands le sens des responsabilités internationales et dont on n’a pas oublié le discours à l’Université Humboldt. Dommage que Delors soit octogénaire !

1 commentaire:

jean a dit…

Bonjour,
Il ne faut pas oublier que Blair a fait tuer des civils Irakiens par milliers lors d'une guerre contraire au droit international : je pense qu'il devrait être plus bani que récompensé pour cela .