Paris, 21 septembre
Après le progrès
démocratique représenté par la désignation du président de la Commission parmi
les candidats sélectionnés par les principaux groupes du Parlement en dépit de
l’opposition de David Cameron, la répartition des attributions soulève quelques
interrogations. On se demande si le président Juncker n’a pas fait le pari que certains
commissaires s’efforceront de démentir les critiques relatives à leur
adéquation aux tâches qu’il leur a confiées : que Mme Mogherini fera
preuve d’autorité en dépit de son manque d’expérience, que Pierre Moscovici
imposera à Bruxelles les réformes qu’il n’a pu accomplir à Paris, que Jonathan
Hill fera oublier sa proximité avec la City, que Dimitri Avramopoulos saura
combiner, mieux que n’a pu le faire la Grèce, fermeté et humanité envers les
migrants, que Tibor Navracsis traitera d’éducation sans chercher son
inspiration dans les doctrines développées par le Premier hongrois. Autre
innovation : sept vice-présidents issus pour la plupart de petits pays,
dont plusieurs chefs de gouvernement, auront une tâche de coordination, ce qui
devrait atténuer les inconvénients du nombre excessif de commissaires et
rétablir une véritable collégialité.
Au total, les débuts de
Juncker ont été accueillis favorablement. Espérons qu’il s’opposera à la dérive
intergouvernementale qui, ces dernières années, n’a pas permis de faire
prévaloir l’intérêt commun européen. Il devra sur ce point s’accorder avec
Donald Tusk, premier ministre polonais nommé par ses pairs président du Conseil
européen.
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