Paris, 20 mars 2011.
Merci d’abord aux jeunes animateurs du Taurillon pour leurs encouragements à l’issue du Conseil national du Mouvement européen, hier après-midi, auxquels je suis très sensible.
L’intervention en Libye décidée par le Conseil de Sécurité marque un progrès vers cette gouvernance mondiale sans laquelle l’avenir de la civilisation, sinon de l’espèce humaine ne saurait être à long terme garanti. Elle n’en pose pas moins de sérieuses questions.
Comment ne pas éprouver un malaise face au deux poids deux mesures ? Pourquoi les révoltés de Bahreïn n’ont-ils pas droit à la même protection que ceux de Libye ? On connait la réponse : l’Arabie saoudite et son pétrole pèsent trop lourd.
Que reste-t-il de la politique étrangère et de sécurité commune après l’abstention de l’Allemagne ? Alain Juppé, dont on s’accorde à reconnaître les mérites et une autorité personnelle qui manquait à la plupart de ses prédécesseurs, a-t-il déployé tous les efforts possibles pour éviter ce très grave échec de l’Europe organisée ?
Cette affaire montre la nécessité d’une réflexion sur la conciliation nécessaire des politiques nationales et de celle de l’Union. Ne pourrait-on admettre la possibilité de décisions majoritaires permettant une action de l’Union en tant que telle, tout en permettant aux Etats minoritaires de ne pas y prendre part, en tout ou en partie ?
25 mars 2011
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