04 juillet 2010

Un succès peu médiatisé

Platier, 4 juillet. Conseil, Commission et Parlement sont parvenus à un accord sur les conditions de mise en œuvre des dispositions du traité de Lisbonne prévoyant la création d’un Service européen d’action extérieure (SEAE), autrement dit d’un ministère des Affaires étrangères et d’un corps diplomatique européen dans lequel s’intègreront les délégations établies par la Commission dans les principales capitales, des agents du Secrétariat du Conseil et des diplomates venus des Etats membres. Les agents venus de la Commission représenteront au moins 60% de l’ensemble. Il est juste d’attribuer en grande part le mérite de ce succès à Lady Ashton qui a réussi à rapprocher les positions au départ fort éloignées du Conseil et du Parlement. La tâche de ce service sera d’abord de rapprocher les positions des diplomaties nationales sur les grands sujets qui agitent la scène mondiale afin d’élargir peu à peu le domaine dans lequel une politique étrangère commune devient possible. Il lui appartiendra ensuite de veiller à la bonne application de cette politique par les Etats membres et à sa compréhension par les partenaires extérieurs. On sous-estime généralement ce que l’Europe perd, y compris au plan de l’économie, à demeurer un nain politique faute de disposer d’une politique étrangère commune. Jamais la coopération interétatique ne permettra à l’Union de devenir un acteur mondial. Soumise au bon vouloir des grands Etats, elle demeure précaire et suscite la méfiance des moyens et des petits. L’Europe existera quand Washington, Pékin, Moscou et les autres s’apercevront qu’il vaut mieux traiter avec l’Union plutôt qu’avec chacun des Etats. On en est encore loin.

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