22 octobre 2008
Quelques leçons à tirer de la crise
Paris, 22 octobre. A ceux qui douteraient de l’utilité de l’Europe organisée, la crise actuelle devrait achever d’ouvrir les yeux. Sans les institutions européennes et le cadre de travail en commun construit au long des années, le plan d’ensemble de sauvetage du crédit n’aurait pu être adopté, sans la monnaie unique les devises seraient sous tension, sinon déjà dévaluées ou réévaluées, sans la BCE l’Irlande et la Hongrie seraient en faillite. Hier à Strasbourg, Sarkozy a reçu l’accueil qu’il méritait et a félicité le Parlement d’avoir tiré depuis longtemps la sonnette d’alarme. La Commission peu présente au cours de la crise, bien que Sarkozy ait eu la sagesse d’associer son président à toutes ses démarches, devrait maintenant reprendre l’initiative face à la crise économique et sociale qui menace. L’approche des élections européennes de juin prochain devrait inciter les partis pro-européens à en débattre au lieu de s’enfermer dans leurs traditionnels débats nationaux. Pendant ce temps les Villiers et autres Dupont-Aignan s’emploient à rassembler les europhobes de toute l’Europe en vue d’un vote contre le traité de Lisbonne dont la ratification devient d’autant plus urgente.
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2 commentaires:
je crains que NS nous bouscule les institutions européennes sous prétexte d'efficacité brouillonnante.
Bonjour, quelques remarques et questions (auxquelles je l'espère vous aurez le temps de répondre, soit en commentaire, soit dans un autre "post")
Premièrement, je suis d'accord avec vous sur le fait que les Etats européens (que je ne limite pas à l'UE) doivent se "concerter" et "s'organiser" dans des domaines qui dépassent le cadre national...Et disons le...Européen (au sens du Continent)
Il est clair que la gestion d'une crise financière de dimension internationale, en fait partie.
En revanche, je suis un peu dubitative sur les conclusions auxquelles vous arrivez.
Premièrement, vous nous dites que sans les Institutions européennes, et le cadre commun construit depuis plusieurs années...Un plan de sauvetage d'ensemble du crédit n'aurait pu être adopté.
Le hic...C'est que les "Institutions européennes" (les traités, le travail "commun") n'y sont pour rien. Tout le monde était prêt à faire du chacun pour soi...En commençant par l'Irlande...Jusqu'à l'Allemagne, la chère "Angela" après avoir fustigé les Irlandais...Faisant très exactement la même chose qu'eux !
Il est tout aussi clair que ce n'est pas la "fonction" de Président du Conseil de l'Europe, ou les traités...Qui ont été déterminants. Le "mérite" d'une "vue d'ensemble" revient à...Monsieur Sarkozy, qui bien conseillé (semble t il) à voulu "capitaliser" un succès diplomatique...En mettant au point une sorte de "plan Paulson" européen.
Et puis...A ce niveau, vous rappeler...Encore, que ce ne sont pas 27 Etats membres qui ont pris des mesures communes...Mais les membres du G8, du G20, et de "l'eurogroupe" (informel) ?
Mon intention n'est évidemment pas de stigmatiser les "Institutions" européennes...Mais si l'on en croit les traités...La prérogative aurait dû revenir au Président Barroso, en sa qualité de Président de la Commission...Et non à un Président du Conseil de l'Europe...Qui correspond grosso modo au Président des chrysanthèmes de la IV République !
L'initiative n'est donc pas "européenne" mais "française". Rappelons d'aileurs, sur ce point...Que plus encore que la personnalité de Monsieur Sarkozy...La mise au point de "sommets" visant à "rassembler" le plus de partenaires possibles (venant de l'eurogroupe ou non, issus de l'UE ou non, etc.)...N'a été possible qu'en raison du "statut" ou du "rang" de la France dans le monde.
Soyons logique. Les "Institutions européennes" n'ont absolument rien fait. Je n'ai pas souvenir, en tout cas, que le Parlement européen se soit saisi d'un "plan européen" ! Ni que Monsieur Barroso ait servi à autre chose que de "faire valoir".
Cette logique "d'unité" face au danger...On la doit à Monsieur Sarkozy, et surtout à la position internationale de la France. Qui aurait écouté un "petit pays" ou du moins jugé comme tel...? Personne. Qui aurait accepté de venir discuter et trouver des solutions...Si la France n'avait pas une voix qui porte ? Si le Président du FMI actuel n'était pas Français ? Si la France n'était pas en mesure, grâce à ses "contacts" tant à l'OMC, l'ONU, etc. De faire "pression" sur ses partenaires, quels qu'ils soient ?
Vous avez raison de dire que le Parlement européen a félicité Monsieur Sarkozy. Merci la France ! Merci aussi Gordon Brown d'avoir apporté un plan spécial "City" payé par les contribuables honnêtes et qui sont, eux, responsables !
Qu'on soit clair : c'est l'association France - Allemagne - GB qui est à l'origine de "l'unité" trouvée. Personne d'autre. Autant dire que "l'Etat" en tant qu'entité a retrouvé toute sa légitimité ! Y compris dans les pays dits "libéraux" !
Car ce n'est pas la Commission qui a "imposé" quoi que ce soit aux Etats ! Ce sont eux qui ont pris des engagements (qu'ils tiendront ou non) et qui au niveau national prendront des mesures cohérentes entre eux (il faut l'espérer)
Attention aussi, car ce plan de sauvetage du système financier...Ne sera pas suffisant ! D'autant que la "crise" est loin d'être terminée, dans sa nature "financière"...La confiance étant toujours inexistante ! Et des bombes à retardement étant prêtes à être déclenchés ! Assurance, immobilier, bulles qui vont craquer ! Sans parler des créances pourries mélangées aux saines...Qui vont anhiler la confiance !
Concernant les mesures "d'ensemble" à prendre, pour retrouver (il faut l'espérer) une croissance plus "saine".
La Commission n'a pas de compétences exclusives concernant les initiatives "sociales" ou "économiques" ayant par ex un impact sur l'emploi. Et la BCE...Ne s'occupe pas ni de croissance, ni d'emploi !
En ce qui concerne l'euro...Arrêtons aussi certains mensonges. La GB n'est pas membre de l'eurogroupe...Ce qui ne l'empêche nullement d'y avoir ses entrées, de faire enteriner son plan...Et...D'avoir une monnaie qui tient ! A savoir la livre sterling !
A l'évidence, le franc ou le mark n'auraient pas tenus. Mais il y a une raison simple à cela : il ne s'agit dans un cas comme dans l'autre, nullement de monnaie "internationale" c'est à dire "indexés" sur des produits pétroliers, ou d'énergie...Au contraire de la livre sterling, qui pour cette raison...Se maintien ! Quant au "passage à l'euro"...Pardonnez moi de vous le dire, mais nombreux sont les citoyens à avoir constaté depuis son "arrivée" une baisse formidable de leur "pouvoir d'achat" !
Les monnaies n'auraient pas été "dévaluées" car...Nous avons une banque centrale à même de gérer la crise...Et avant nous avions le "serpent monétaire". La "dévaluation" était due aux Etats impécunieux. Que la banque centrale soit la seule à pouvoir "dévaluer" la ou les monnaies nationales aurait fait aboutir aux mêmes résultats !
Enfin, vous me permettrez de ne pas bien comprendre pour quelles raisons vous liés "traité de Lisbonne" (caduc depuis le 12 juin 2008) et "élection européenne".
Premièrement, je vous rappelle que ledit traité proclame hautement comme valeur fondamentale...La liberté sans contrainte, et sans contrôle, de toutes les créances financières ! Il est même question, dans ce traité, d'inclure les objectifs du rapport je ne sais plus combien, visant à mettre en place des...Subprimes européennes !
En pleine crise financière, ayant montré qu'un contrôle plus affirmé non pas tant des outils financiés que de l'utilisation de ces outils, était nécessaire...Il est un peu difficile de vanter un traité qui continue à vouloir faire aller les citoyens dans le mur en faisant des imbécilités financières un droit fondamental !
Rajoutons à cela que la présidence française du Conseil de l'Europe prouve la non nécessité du traité. L'UE n'a pas besoin (en urgence du moins) d'un traité...Elle a besoin de "politique" au sens noble du terme.
Les parlementaires européens ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Ils n'ont pas applaudi une fonction, une Institution...Ils ont fait un triomphe à un homme à la tête d'un pays qui reste (en dépit de tout) crédible aux yeux du monde ! Pourquoi souhaiteraient ils, sinon, prolonger la présidence française du Conseil de l'Europe...Sinon parce qu'ils savent bien que "l'engagement" politique des "successeurs" de Monsieur Sarkozy sera moindre...Et qu'au moment de la réunion sur une possible "moralisation" du système financier...L'UE aura plus de poids si la France préside...Au lieu d'un pays moins présent dans les Institutions internationales ou européennes?
Quant à vouloir faire débattre les soient disants partis pro européens (les mêmes dont les membres passent leur temps à casser du sucre sur l'UE...A commencer par l'UMP, le PS...Et parfois le Modem et Nouveau Centre?)...Ne pensez vous pas qu'une réflexion sur "est il vraiment si urgent de vouloir forcer un pays membre à adopter un traité que son Souverain refuse?" serait plus...Adéquate ?
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