09 octobre 2008
L'Europe sans Etat
Paris, 10 octobre. Dans la crise bancaire qui ne cesse de s’aggraver, l’Europe ne dispose que d’une institution capable d’agir, sa Banque centrale. Nous payons cher l’absence d’un ministre européen des Finances, d’une fiscalité, d’un Trésor et d’un budget fédéraux. En leur absence, les gouvernements ne peuvent que tenter de coordonner des actions inévitablement inspirées davantage par les intérêts nationaux que par l’intérêt commun. L’Irlande privilégie ses banques en leur consentant une garantie exclusive, l’Allemagne qui supporte mal son rôle de payeur, ne veut pas payer pour les erreurs des autres, avant de s’apercevoir que l’une de ses principales banques est en faillite, la France, par les déclarations maladroites d’un conseiller du Président donne l’impression de vouloir laisser filer un peu plus ses déficits. Il faudra peut-être s’y résigner momentanément. Mais est-ce le moment de le dire ? En fait c’est ce fameux super-Etat dénoncé par les souverainistes de tout bord, qui nous manque, non certes un super-Etat mais un Etat minimum doté des outils sans lesquels l’organisation de la solidarité et la défense des intérêts communs est impossible.
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