14 octobre 2008
Une heureuse issue mais des questions sans réponses
Paris, 14 octobre. La panique devant l’aggravation de la crise a permis à l’activisme de notre Président d’aboutir à un résultat inespéré : rétablir la confiance par une manifestation d’unité européenne à laquelle on ne croyait plus. La conférence de presse de dimanche soir au cours de laquelle se sont exprimés d’une seule voix, Sarkozy, Barroso, Juncker et Trichet manifestait de manière éclatante cette unité retrouvée. En début de séance de l’eurogroupe, Gordon Brown était venu présenter son plan de garantie aux prêts interbancaires qui s’est révélée la mesure la mieux adaptée. Même l’eurosceptique anglais avait soudain réalisé qu’une manifestation d’unité européenne était la condition d’un retour de la confiance. Même les Américains ont reconnu la pertinence du plan européen. Notre satisfaction ne doit pas nous dispenser de nous poser plusieurs questions. Que se serait-il passé si la présidence avait été exercée par une personnalité ne disposant pas de l’énergie et du volontarisme de Sarkozy ? Le président à temps complet et à mandat prolongé du traité de Lisbonne aurait-il eu l’autorité suffisante ? Sarkozy ne s’est-il pas substitué à une Commission dont on aurait pu attendre plus d’initiative ? Et surtout quelles leçons tirera-t-on de ce désastre d’une finance devenue folle ? Les Belges n’ont pas obtenu le principe d’un régulateur bancaire unique qui serait seul en mesure de connaître la situation de l’ensemble du système bancaire de l’Union. On parle d’un nouveau Bretton Woods mais on ne parle pas de l’unité de représentation de l’Union au FMI. Enfin et surtout, osera-t-on financer par des emprunts communautaires le plan de relance qui serait nécessaire pour éviter que la crise financière ne se transforme en crise économique et sociale ? Qu’on ne nous parle pas de l’excès d’endettement public alors que toutes les vannes du crédit ont été ouvertes, à juste titre, pour sauver les banques.
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