23 avril 2008

Tibet et Jeux olympiques: le gâchis

Platier 23 avril. Les manifestations violentes contre la flamme olympique et ses porteurs étaient bien la forme la plus inappropriée de protestation en faveur d’un peuple adepte de la non violence. Avoir bousculé une jeune handicapée chinoise vaut à la France une ire toute particulière des Chinois et oblige notre Président à dépêcher à Pékin trois envoyés de haut rang, pour une démarche pénible d’excuses. Nous payons le prix de l’erreur qui a consisté à ne pas donner une absolue priorité à la recherche d’une attitude européenne commune, alors que devant exerçer la présidence au moment des Jeux, il nous appartenait de prendre l’initiative. Peut-être n’est-il pas trop tard. On voit bien ce que l’Europe gagnerait, en prestige et en influence, à subordonner la participation de ses dirigeants à la cérémonie d’ouverture, à un geste de Pékin en direction du Dalaï Lama. On voit aussi ce qu’elle perdrait à se diviser ou à se laisser aller, dans le désordre, à des manifestations intempestives que la propagande chinoise ne manque pas d’utiliser au risque d’alimenter des passions nationalistes effrayantes si l’on met en perspective l’ascension désormais prévisible de la Chine au premier rang des puissances mondiales.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis en grand désaccord avec vous sur ce point : face à la scandaleuse complaisance de notre gouvernement face à la dictature de Pékin, les manifestations étaient indispensables. De la violence, j'en ai vu surtout dans les rangs des policiers aux ordres des hommes de main du régime chinois. Quant à cetet athlète handicapée elle a acceptée, comme les autres, en portant la flamme de la honte, de cautionner une opération de propagande de ce gouvernement criminel. Le handicap n'excuse pas tout. Les excuses de Sarkozy suite à l'incident monté en épingle (où étaient les gorilles au moment de la photo) ne sont qu'une lâcheté supplémentaire.

L'attitude européenne commune existe : c'est le quasi-silence poli devant les crimes de Pékin. Il reste qu'il est en effet difficiel de définir une position plus ambitieuse dans le cadre des institutions intergouvernementales actuelles. Il est clair qu'en politique étrangère l'Europe n'existe pas et n'existera pas tant que nous ne seront pas entrrés enfin dans une logique fédérale.