30 mars 2007

La Déclaration de Berlin Rectification

Paris 30 mars
Contrairement à ce que j'ai imprudemment affirmé dans mon dernier message, la Déclaration de Berlin a bien été publiée dans le Monde (Page 10 du n° daté du 27 mars). Les commentateurs s'accordent à regretter le vague de ce texte qui a cependant le mérite de rappeler, en termes clairs, les fondamentaux de l'Europe. Les échanges diplomatiques qui ont précédé le Conseil européen ont confirmé un antagonisme croissant entre les pays qui ont ratifié le traité constitutionnel et les eurosceptiques qui refusent toute évolution vers l'Europe politique. La France devra choisir son camp. En observant un prudent silence ou, pire, en attribuant abusivement nos difficultés à Mandelson ou à Trichet, nos candidats présidentiels nous préparent bien mal à ce choix pourtant décisif.

27 mars 2007

Identités

Paris 27 mars
L'apparition du thème de la nation dans la campagne masque le fait majeur de notre temps qui est celui des identités multiples. Exalter une identité, qu'elle soit locale, régionale, nationale ou supranationale au détriment des autres est dangereux. La mono-identité est source d'intolérance. Elle a nourri le nationalisme lui-même à l'origine des catastrophes du XXème siècle. Nos candidats seraient mieux inspirés s'ils exaltaient la pluri-appartenance, les citoyennetés multiples qui, loin de se nuire, se renforcent.
"Nous protégeons l'identité et les traditions diverses des Etats membres au sein de l'Union..." dit la Déclaration de Berlin, un beau texte qui a donné lieu à de longs commentaires dans le Monde sans que ce journal qui se veut de référence daigne le publier.
Autre surprise, samedi soir, l'ouverture du journal de FR IIIà un anti-européen notoire , auteur d'un livre sur l'Europe qui sombre, aussitôt après le beau film "Nous nous sommes tant haïs"sur Jean Monnet et les débuts de la construction européenne.

24 mars 2007

Un mélancolique anniversaire

Paris
La France toujours traumatisée par le non du 29 mai 2005 ne célèbre pas officiellement le 5Oème anniversaire des traités de Rome présentés à tort comme le point de départ qui est en réalité la Déclaration Schuman inspirée par Monnet du 9 mai 1950.
Les discours des deux candidats qui demeurent en tête des sondages frisent le nationalisme. Les attaques contre la Banque centrale et le pacte de stabilité ont pour effet immédiat de nous isoler davantage. Mieux vaudrait plaider pour une extension des possibilités d'intervention du nouveau fonds destiné aux salariés victimes des délocalisations et travailler avec les Etats membres du groupe euro à une harmonisation juridique, fiscale et sociale.
A noter un intéressant rapport de l'ancienne ministre Noelle Lenoir montrant les premiers succès de la formule juridique de l'entreprise européenne. C'est en multipliant les entreprises réellement européennes c'est à dire délivrées des entraves nationales que l'on créera la base sociologique qui manque à l'Europe. Pourquoi ne pas faire d'EADS et d'Airbus des entreprises de statut européen ?

19 mars 2007

Les Européens à Lille

Paris 19 mars
Magnifique rassemblement samedi dernier à Lille avec beaucoup de jeunes. Le mérite en revient à Guillaume Klossa d'EuropaNova, à Sylvie Goulard et à Notre Europe aujourd'hui présidée par le ministre des finances italien Padoa-Schioppa qui a engagé les Français à abandonner la culture du veto.
Jacques Delors à l'ouverture avait regretté que les gouvernements ne parlent pas de leurs objectifs européens. ARRI était largement représenté. JM Fauve présidait un des ateliers. Un café litéraire a permis la présentation de livres.
Jean-Louis Bourlanges, Elizabeth Guigou et Pierre Lequiller ont fait entendre des appels à une prompte sortie de crise. Le clivage s'accentue entre ceux qui estiment nécessaire un nouveau referendum (Bourlanges) et ceux qui souhaitent l'éviter (Lequiller).

13 mars 2007

Chirac: une conversion incomplète

Paris 13 mars 07
Depuis l'appel de Cochin inspiré par deux nationalistes anti-allemands, Pierre Juillet et Marie-France Garaud, jusqu'à son dernier discours aux Français, Chirac a fait du chemin. Il a compris que, sans l'Europe, la France n'avait pas d'avenir. Mais, européen résigné, Chirac a toujours préféré la défense étroite et à court terme d'intérêts nationaux particuliers à la promotion de l'intérêt général européen, l'agriculture plutôt que la recherche, la parité avec l'Allemagne au Conseil plutôt que le renforcement de la Commission et du Parlement. Aussi quitte-t-il la scène en laissant peu de regrets aussi bien dans la vieille que dans la nouvelle Europe.
Après son refus de l'intervention américaine en Irak, il avait tous les peuples européens avec lui. Plutôt que jouer cette carte, il a noué une liaison diplomatique à l'ancienne entre Paris, Moscou et Berlin qui n'avait pas d'avenir.
Reconnaissons lui toutefois le mérite de cette autocritique à propos du referendum perdu !

11 mars 2007

Rectification

Paris 11 mars
La conférence de présentation de mon livre "Aimer l'Europe" à Lyon le 29 Mars à 17h30 aura lieu non à la Maison de l'Europe mais à l'Ecole de Commerce européenne, 21 rue Alsace-Lorraine 69 001 Lyon.
Les dates, heures et lieux des trois autres conférences (IPSEC le 14, Lille le 17, Maison de l'Europe de Paris le 22) annoncées hier sont inchangées.

10 mars 2007

Enfin un succès ! "Aimer l'Europe"

Paris 10 février
Saluons l'accord sur les énergies renouvelables intervenu au Conseil européen de Bruxelles, et l'auto-critique de Jacques Chirac sur le referendum et l'insuccès de ses efforts pour faire aimer l'Europe. Il semble que l'appui des pays d'Europe centrale ait facilité la mention dans l'accord de l'intérêt de l'énergie nucléaire que souhaitait la France. Il est bon que, sur ce sujet au moins, nous soyons en harmonie avec ces pays. Il est bon pour l'Union que les coalitions dans le Conseil varient suivant les sujets.
"Aimer l'Europe" c'est le titre d'un petit ouvrage que je viens de publier chez l'éditeur "Lignes de Repères". Je me permets de vous recommander de le lire et de le faire connaître autour de vous, si d moins vous ressentez la nécessité d'une relance qui passe d'abord par une réhabilitation de l'idée européenne dans le coeur des femmes et des hommes. Je présenterai ce livre le 14 mars à 18h à l'Ipsec, 16, place du Général Catroux (ARRI), le 17 mars à 16h aux Etats-Généraux européens de Lille, le 22 mars à 18h à la Maison de l'Europe de Paris et le 29 mars à 17h30 à la Maison de l'Europe de Lyon (entrée libre en ces différents lieux).

02 mars 2007

Une campagne à la dérive

Platier 2 mars 07
Les trois grandes émissions de TF1 avec les trois principaux candidats ont reflété les préoccupations des Français quant à leur sort personnel, ce qui est bien naturel. Mais, bien que les participants aient été mieux sélectionnés que lors de la désatreuse émission de Chirac avec "les jeunes" avant le referendum, ce type d'émission a pour effet d'occulter tout débat sur la politique étrangère et de défense, sur la sortie de la crise européenne, sur le rôle de la France en Europe et dans le monde.
La montée spectaculaire de Bayrou dans les sondages devrait l'encourager à remettre la question européenne au centre de la campagne, tant il est vrai qu'aucun des problèmes qui préoccupent les Français, depuis la croissance, jusqu'au défi climatique ou à la lutte contre le terrorisme ne peut trouver de solution hors du cadre européen.