Paris, 23 janvier
Une réunion à laquelle participaient
notamment Hans Stark de l’IFRI et Christian Lequesne de Sciences Po à la Maison
de l’Allemagne ( Heinrich Heine ) de la Cité universitaire a révélé l’ampleur
des difficultés que rencontrent les tentatives de refondation européenne basée
sur la solidarité, tant sont fortes en Allemagne et dans les pays du Nord les
réticences à payer pour les cigales du Sud. Plusieurs participants, dont un
journaliste d’outre-Rhin en poste à Paris, ont regretté l’insuffisance de
l’effort pédagogique qui démontrerait aux Allemands les avantages considérables
qu’ils tirent de leur situation au centre d’une Union élargie leur offrant à la
fois des sous-traitances bon marché et des débouchés élargis. J’ai moi-même
regretté qu’en dépit de l’activation de la « coopération structurée
permanente » en matière de Défense, ce thème ne soit pas davantage avancé
dans les projets de refondation européenne, alors qu’un budget significatif
d’armements, en élargissant la solidarité à ce domaine nouveau, la rendrait
sans doute plus acceptable. Encore conviendrait-il que le financement des
politiques communes ne soit plus assuré par des contributions nationales
propices aux pires marchandages mais par une fiscalité objective, notamment
l’imposition des bénéfices des sociétés à partir d’une assiette enfin
harmonisée, ce qui aurait de surcroit l’avantage de mettre fin au dumping
fiscal auquel donne lieu aujourd’hui cet impôt.
J’ai été heureux de saluer Hélène
Miard-Delacroix professeure à la Sorbonne dont j’avais apprécié qu’elle ait
rappelé le même jour, sur les ondes de France Inter, l’antériorité,
généralement ignorée en France, de l’appel de Robert Schuman de 1950 dans la
réconciliation franco-allemande.