Paris,
9 juin. Quiconque a assisté, comme moi,
d’un bout à l’autre, grâce à la télévision, aux commémorations du 6 juin 1944,
ne peut nier que ce fut un succès de la France. Les rencontres habilement
facilitées, la qualité de l’expression présidentielle étendant son hommage, au-delà
des vétérans alliés aux victimes civiles jusqu’à présent oubliées et à une Allemagne
reconnue comme victime du nazisme, tout cela ne pouvait que réjouir les esprits
non prévenus et générer une fierté nationale qui nous fait si cruellement défaut
en ces temps de déprime.
La
principale leçon européenne de l’événement est moins réjouissante. L’arrogance
poutinienne a rappelé à qui voudrait l’ignorer que la seule garantie sérieuse
de sécurité dans l’Europe d’aujourd’hui demeure plus que jamais l’OTAN et son
article 5. Il suffit de voir le peu de poids accordé aux accords de Budapest
censés donner une garantie à l’Ukraine en échange de sa renonciation aux armes
nucléaires. Tentés un moment par la construction d’une défense européenne, les
Polonais attendent tout d’un Obama qui a su leur parler. Cela me renforce dans
la conviction qu’en dépit de l’opinion dominante en France, la construction d’un
cadre de sécurité en Europe ne se conçoit que dans le cadre d’une Alliance qui
d’atlantique devrait devenir universelle, d’hégémonique devenir paritaire et d’impérialiste
devenir démocratique. « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour
entreprendre… » disait le Taciturne.
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