09 juin 2014

Succès français, leçon européenne




Paris, 9 juin.  Quiconque a assisté, comme moi, d’un bout à l’autre, grâce à la télévision, aux commémorations du 6 juin 1944, ne peut nier que ce fut un succès de la France. Les rencontres habilement facilitées, la qualité de l’expression présidentielle étendant son hommage, au-delà des vétérans alliés aux victimes civiles jusqu’à présent oubliées et à une Allemagne reconnue comme victime du nazisme, tout cela ne pouvait que réjouir les esprits non prévenus et générer une fierté  nationale qui nous fait si cruellement défaut en ces temps de déprime.
La principale leçon européenne de l’événement est moins réjouissante. L’arrogance poutinienne a rappelé à qui voudrait l’ignorer que la seule garantie sérieuse de sécurité dans l’Europe d’aujourd’hui demeure plus que jamais l’OTAN et son article 5. Il suffit de voir le peu de poids accordé aux accords de Budapest censés donner une garantie à l’Ukraine en échange de sa renonciation aux armes nucléaires. Tentés un moment par la construction d’une défense européenne, les Polonais attendent tout d’un Obama qui a su leur parler. Cela me renforce dans la conviction qu’en dépit de l’opinion dominante en France, la construction d’un cadre de sécurité en Europe ne se conçoit que dans le cadre d’une Alliance qui d’atlantique devrait devenir universelle, d’hégémonique devenir paritaire et d’impérialiste devenir démocratique. « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre… » disait le Taciturne.

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