24 mars 2014

Pour une alliance mondiale des démocraties



            L’annexion de la Crimée et les menaces sur l’Ukraine remettent au premier plan la question de la sécurité collective, assurée sur notre continent par l’OTAN, en l’absence d’une politique européenne de défense crédible. Sans prétendre se substituer à l’OTAN, l’UE pourrait valoriser davantage son image de défenseur mondial des droits humains fondamentaux et de la démocratie pluraliste. Dans la nouvelle guerre froide ouverte par Poutine, il est essentiel que nous parvenions à susciter la sympathie, sinon l’appui, d’une part aussi large que possible de l’opinion mondiale. Cette guerre se mène en effet aussi sur le terrain de la communication. On ironise parfois à propos des interventions du Parlement européen en faveur des victimes des persécutions dans les diverses parties du monde. On devrait, à l’inverse, situer ces démarches dans le cadre d’une géopolitique ambitieuse visant à mettre en relief ce qu’ont en commun les régimes politiques respectueux de l’état de droit. Cela supposerait que nous-mêmes et nos amis Etats-Uniens tenions davantage compte de ce facteur dans les relations que nous entretenons avec ceux des grands émergents qui, le reconnaissant ou non, s’inspirent de notre modèle. Cela supposerait aussi que nous fassions les plus grands efforts pour les associer à nos interventions lorsqu’il est nécessaire de faire face à de situations d’anarchie ou à des menaces de génocide. Cela supposerait enfin que nous montrions moins de complaisance à l’égard de certains Etats criminels, fussent-ils nos fournisseurs de pétrole ou de gaz.

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