24 janvier 2009

Une première leçon de la crise

Paris, 24 janvier. La crise montre la fragilité d’une union monétaire qui n’a pas été accompagnée d’une union économique et budgétaire. Désormais les taux d’intérêts exigés des pays membres de la zone euro qui étaient très proches ont tendance à s’écarter. Les pays aux finances les plus dégradées risquent d’être placés devant un choix impossible: quitter la zone euro pour pouvoir dévaluer mais avec le prix insupportable d’une politique d’austérité prolongée. La raison voudrait que la Banque centrale garantisse la solvabilité des Etats membres et que ceux-ci se soumettent à une stricte discipline budgétaire. Le relâchement des disciplines imposé par la crise est dangereux. A plus long terme, seul un budget commun substantiel alimenté par une fiscalité commune est de nature à assurer la pérennité de l’union monétaire.

19 janvier 2009

Une déclaration de Bruno Lemaire à propos de l'Allemagne

Paris 19 janvier. Mon silence prolongé s’explique par le temps consacré à la mise à jour de mon livre « Aimer l’Europe » dont la réédition devrait paraître fin février avant l’ouverture de la campagne des élections européennes de juin.
Lors de mon exposé du 15 janvier devant l’Observatoire de l’Europe d’ARRI, j’ai signalé une déclaration intéressante du nouveau secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Bruno Lemaire, bon connaisseur de l’Allemagne, à propos du "travail de mémoire exceptionnel réussi par les Allemands", qui « mérite d’être salué parce qu’aucun peuple en Europe n’a été capable de le poursuivre avec autant de ténacité et de courage » Bruno Lemaire ajoute : « Les Allemands estiment que nous ne reconnaissons pas toujours à sa juste valeur cet effort et que nous portons davantage notre attention sur ce qui ne va pas. » Cette déclaration est extraite de l’audition du nouveau secrétaire d’Etat devant la commission des Affaires européennes du Sénat le 18 décembre 2008.

06 janvier 2009

Meilleurs voeux à la présidence tchèque

Paris, 6 janvier. Malgré tous ses inconvénients, la présidence tournante a un avantage, celui d’obliger chacun des Etats membres, quelle que soit sa taille, à s’impliquer à fond dans la vie et dans les politiques de l’Union. L’effet pédagogique sur les cadres politiques et administratifs mais aussi sur la population dans son ensemble n’est pas négligeable. N’espérons pas que le président Vaclav Klaus qui en aurait tant besoin y soit sensible. En comparant l’UE à l’URSS il se ridiculise, en se déclarant dissident, il insulte les vrais dissidents qui voyaient dans l’Europe un espoir de liberté. Par chance, c’est en République tchèque le premier ministre et non le président qui détient le pouvoir et qui présidera le Conseil européen. Nicolas Sarkozy n’a pas eu l’élégance de lui adresser les vœux de succès qu’on attend d’un prédécesseur pour son successeur. Sa tâche sera rude. A la crise économique s’ajoute la guerre de Gaza et ses horreurs. Régler le conflit du Proche-Orient est, pour l’Europe, un intérêt vital. Notre unité peut contribuer à convaincre le nouveau président américain de prendre des risques. Seuls les Etats-Unis peuvent imposer une paix équitable mais nous pouvons les encourager et les aider.