Paris, 10 juin. Que le sort d'un continent dépende de l'humeur des seuls Irlandais met en lumière deux absurdités du mode de révision des traités européens.
En premier lieu, il est déraisonnable et même contraire aux exigences démocratiques de demander aux simples citoyens de se prononcer sur des textes qu'ils ne sont pas en mesure de lire ni de comprendre s'ils avaient le courage de les lire. Le referendum ne se justifie que pour des questions simples, claires et qui puissent s'exprimer en peu de mots.
En second lieu, dans une Union de près de trente membres, la révision des traités ne peut être soumise à la règle d'unanimité qui a pour résultat qu'un seul puisse imposer sa volonté à tous les autres. Il est aisé de concevoir une autre procédure démocratique et respectueuse des souverainetés. La réforme serait adoptée dès lors qu'elle serait approuvée par une majorité d'Etats à définir (deux tiers ou trois quarts) représentant la majorité de la population de l'Union. Les pays minoritaires auraient le choix de se rallier à la majorité ou de se retirer de l'UE et de négocier un accord d'association. Si l'on souhaitait néanmoins recourir au referendum, celui-ci devrait intervenir le même jour dans tous les Etats membres, les citoyens étant informés des conséquences d'un éventuel vote négatif.
Il est inadmissible que le pays qui a tiré le plus de profit de son appartenance à l'Union pusse condamner l'Union à une paralysie durable. Le pire n'est jamais sûr mais il faudra tirer les leçons de cet épisode quel que soit le résultat.
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