31 janvier 2007

La relance selon Elizabeth Guigou

Paris 31 janvier
E. Guigou a conclu le colloque de jeudi dernier d'Europartenaires en identifiant trois paramètres de relance: la réforme des institutions, des actions communes dans des domaines consensuels tels l'énergie et le climat ou la sécurité, enfin le rappel des valeurs et objectifs fondamentaux à l'occasion du 50ème anniversaire des traités de Rome.
La réunion de Madrid a confirmé qu'un accord devrait combiner la réforme institutionnelle et des actions concrètes intéressant les citoyens.
Elle a aussi fait une distinction éclairante entre l'Europe à plusieurs cercles qu'elle récuse car elle suppose sélection et exclusion et une avant-garde ouverte à tous qu'elle approuve.
Mais un ancien ministre italien s'est demandé, non sans ironie, si les Français étaient aujourd'hui les mieux placés pour parler d'avant-garde.

27 janvier 2007

L' abbé Pierre et Jean-François Deniau

Paris 27 janvier
Peut- on imaginer deux hommes aussi différents ? Un point commun les réunissait : la générosité et l'ouverture internationale.
Les media ont ignoré l'engagement fédéraliste mondialiste de l'abbé Pierre, tout comme ils ont ignoré la dizaine d'années passées par Deniau à Bruxelles, après la négociation du traité de Rome, d'abord dans les servces de la Commission où je lui ai succédé puis comme Commissaire chargé des relations avec l'Afrique.
De même que l'abbé était ouvert à toute misère, Deniau était toujours prêt à défendre les peuples opprimmés.

26 janvier 2007

La France isolée

Paris 26 janvier
Aujourd'hui se tient à Madrid une conférence des gouvernements des dix-huit pays ayant ratifié le traité constitutionnel, à l'invitation de l'Espagne et du Luxembourg, les deux pays qui ont ratifié par referendum. Participent également le Portugal et l'Irlande qui ont souhaité se joindre à ce groupe de vingt pays qui se déclarent "Amis du traité".
C'est la première fois depuis la dernière guerre que la France ne participe pas à une réunion européenne.
On attend les propositions des candidats présidentiels pour nous tirer d'une situation habituelle aux Britanniques mais pas aux Français.

19 janvier 2007

Deux omissions

Paris 19 janvier 07
Dans son discours de candidature, Nicolas Sarkozy s'est référé à de nombreuses personnalités qui ont illustré notre Histoire de Jaurès à de Gaulle, de Mandel à Chaban. Il est dommage que ni Jean Monnet , ni Robert Schuman, incontestables fondateurs de la construction européenne, n'aient trouvé place parmi ces références.
Autre omission, journalistique celle-là, le Monde qui a publié de larges extraits du discours, a omis la partie concernant l'Europe, ceci au moment même où l'on attend avec impatience de savoir quelle vision de l'Europe se font les candidats et comment ils envisagent de favoriser une sortie de la crise profonde ouverte le 29 mai 2005.

15 janvier 2007

Ensemble pour l'Europe

Paris 15 janvier 07
Ensemble pour l’Europe

Un collectif d’associations s’est réuni vendredi dernier à la Maison de l’Europe, à l’invitation d’ARRI et de CAFECS, sous la présidence d’Anne David de la Fonda.
Un accord général a été constaté sur la nécessité d’appeler les candidats présidentiels à s’exprimer plus explicitement sur l’enjeu européen. « Quel est votre désir d’Europe, votre idée de l’Europe ? » demande J.B de Foucauld, animateur du CAFECS.
J-M Fauve, président d’ARRI, a appelé les Européens à « exister » pour se faire entendre.
Sylvie Goulard a décliné toute volonté ou possibilité de tout coordonner. Elle se donne avec Guillaume Klossa d’Europa Nova comme priorité le rassemblement prévu à Lille à l’occasion de la commémoration des traités de Rome et le rappel de nos valeurs communes.
Joël Roman de Sauvons l’Europe a annoncé qu’un texte déjà largement discuté était en préparation. Il sera diffusé.
Jean-Guy Giraud, représentant du Parlement européen à Paris a rappelé l’urgence de travailler à un accord sur le traité constitutionnel avant les élections de 2009.
J’ai moi-même, au nom d’ARRI, regretté que la France semble se ranger parmi les eurosceptiques, au risque de contribuer au triomphe d’une Europe limitée au commerce et à la concurrence et proposé d’accompagner le traité de mesures susceptibles de répondre aux inquiétudes des Français.
Carole Salères de l’UNIOPS a fait appel à une aide à son action d’éducation populaire.
Jessica Pennet des Jeunes Européens a rappelé leur engagement « ensemble pour le oui » , devenu « ensemble pour l’Europe ».
Cazenave a signalé le site « taurillon.org »
Martine Méheut, présidente de l’Association européenne des enseignants, indique les consignes de non engagement européen données par le service d’information du gouvernement pour la commémoration du traité de Rome.
Frédéric Pascal, du Conseil économique et créateur du CAFECS avec J-B de Foucault voit dans la mobilisation pour les sans - abris le signe d’un réveil de l’opinion sur les valeurs démocratiques.
Catherine Lalumière, présidente de la Maison de l’Europe et hôtesse de la réunion a conclu en souhaitant que l’accent soit mis sur la Charte des droits fondamentaux, texte admirable insuffisamment mis en valeur lors de la campagne du referendum. Nous sommes en droit de demander aux candidats de s’engager à lutter pour l’adoption le plus tôt possible d’un traité constitutionnel.

11 janvier 2007

L'énergie. Une affaire exemplaire.

Paris 11 janvier 07

Le programme de la Commission concernant l'énergie est exemplaire à plus d'un titre.
1. L'aggressivité de Poutine devrait inciter les 27 à la solidarité. Mais accepteront-ils de renoncer à leurs rivalités nationales ? Il sera intéressant d'observer l'attitude de l'Allemagne et de la France, l'une et l'autre réticentes à accepter une stratégie commune.
2. Le traité constitutionnel attribuait une compétence explicite à l'Union dans ce domaine et ceci dans sa partie III vouée aux gémonies. L'UE serait beaucoup plus forte face à Poutine si le traité était ratifié.
3. La Commission a eu le courage de rappeler que la lutte contre l'effet de serre impose le recours au nucléaire. Sur ce terrain la France est à l'aise mais pas l'Allemagne

09 janvier 2007

Réponse à mon fils Etienne

Paris 9 janvier Ci-dessous la réponse à une question de mon fils sur le manque de sex-appeal de l'euro.
La croissance relativement faible de l'euroland a pour cause les rigidités structurelles dans les trois principaux pays de la zone, avec en plus pour l'Allemagne le poids de la réunification mais en contrepartie des réformes plus avancées qu'en France et en Italie. Sans l'euro, la France et l'Italie auraient été contraintes de dévaluer et de s'imposer une cure de rigueur, modèle Mitterrand 83. Preuve que l'euro n'est pour rien dans la faible croissance, l'Espagne, la Finlande et l'Irlande connaissent une croissance rapide à l'intérieur de la zone. Le reproche que l'on pourrait adresser à l'euro serait plutôt de retarder la sanction des déficits.
Cela dit, l'euro serait plus attractif s'il s'accompagnait d'une réelle coordination des politiques économiques, d'une stratége commune face à la mondialisation (notamment prise en charge des victimes des délocalisations et de leur reconversion, enfin décidée mais avec des moyens insuffisants) et de l'adoption d'une Constitution européenne accomplissant la mutation de l'UE en Union politique.

08 janvier 2007

Méfions-nous des idées préconçues

Paris 8 janvier
Un exposé de Mme Colonna devant la Délégation pour l'UE du Sénat révèle pourquoi la mise en oeuvre de la clause - passerelle que proposait la présidence finlandaise en vue d'établir le vote à la majorité dans les affaires de justice et de police a échoué.
Outre l'opposition britannique prévisible on relève notamment celles de l'Irlande, du Danemark, de la Lituanie, de la Hongrie et ... de l'Allemagne. Cette dernière estime que cette affaire relève du traité constitutionnel, alors que la clause - passerelle date du traité d'Amsterdam ! En revanche, la France, enfin convertie à la règle majoritaire, était appuyée par le Benelux mais aussi par la Pologne et la Slovaquie.
Il est dommage que les positions prises par les gouvernements sur des affaires de cette importance soient ignorées et demeurent en dehors de tout débat public. C'est l'efficacité de la lutte contre la grande criminalité et notamment le trafic des êtres humains qui est en cause.

05 janvier 2007

Deux signaux venus de Suisse

Paris 5 janvier
Alors que la fonction de paradis fiscal de la Suisse est mise en cause, non sans raison, comme d'ailleurs celle de plusieurs autres pays voisins, j'ai été frappé par deux signaux positifs venus de la Confédération.
Lors d'une "votation" récente, le peuple suisse a approuvé l'octroi d'une aide aux nouveaux adhérents de l'UE. Ainsi, les Suisses qui refusent l'adhésion sont les seuls Européens qui aient approuvé par referendum un acte de solidarité européenne qui était vigoureusement combattu par un parti nationaliste.
Il y a quelques jours on annonçait la publication d'un document établi par des responsables d'entreprises mettant en lumière l'exagération des rémunérations de certains dirigeants. Il reste à voir quelles seront les conséquences de cette étude.
Néanmoins voilà deux exemples à méditer.

02 janvier 2007

Voeu pour 2007

Paris 2 Janvier Dans son message le Président de la République a judicieusement rappelé l'importance des enjeux européens. Il a aussi annoncé un droit "opposable" au logement pour lequel nous avions pris position a sein du Cafecs, au moment du débat sur la Charte des droits fondamentaux. Mais il est permis de regretter l'absence de toute allusion à l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union. Nouvelle occasion perdue de mettre en lumière le fantastique succès que représente la réunion du continent dans la liberté. On peut aussi s'étonner de l'absence de toute allusion à la crise constitutionnelle et à d'éventuelles initiatives pour en sortir, si possible par le haut, c'est à dire plutôt par des adjonctions que par des retranchements. Une réunion se prépare en vue d'une adresse de diverses associations européennes aux candidats dont les positions, jusqu'à présent, ne sont pas plus engagées que celles du Président. Nous en reparlerons.
En attendant, formons le voeu que 2007 soit l'année de la relance de l'Europe et que la France y contribue !