21 septembre 2014

Commissaires à contre-emploi


            Paris, 21 septembre

Après le progrès démocratique représenté par la désignation du président de la Commission parmi les candidats sélectionnés par les principaux groupes du Parlement en dépit de l’opposition de David Cameron, la répartition des attributions soulève quelques interrogations. On se demande si le président Juncker n’a pas fait le pari que certains commissaires s’efforceront de démentir les critiques relatives à leur adéquation aux tâches qu’il leur a confiées : que Mme Mogherini fera preuve d’autorité en dépit de son manque d’expérience, que Pierre Moscovici imposera à Bruxelles les réformes qu’il n’a pu accomplir à Paris, que Jonathan Hill fera oublier sa proximité avec la City, que Dimitri Avramopoulos saura combiner, mieux que n’a pu le faire la Grèce, fermeté et humanité envers les migrants, que Tibor Navracsis traitera d’éducation sans chercher son inspiration dans les doctrines développées par le Premier hongrois. Autre innovation : sept vice-présidents issus pour la plupart de petits pays, dont plusieurs chefs de gouvernement, auront une tâche de coordination, ce qui devrait atténuer les inconvénients du nombre excessif de commissaires et rétablir une véritable collégialité.

Au total, les débuts de Juncker ont été accueillis favorablement. Espérons qu’il s’opposera à la dérive intergouvernementale qui, ces dernières années, n’a pas permis de faire prévaloir l’intérêt commun européen. Il devra sur ce point s’accorder avec Donald Tusk, premier ministre polonais nommé par ses pairs président du Conseil européen.

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