29 mars 2012

L'Europe et la campagne présidentielle

Paris, 29 mars. La grande nouveauté c’est la fusion du débat interne sur la réduction du déficit des finances publiques et du débat européen sur la règle d’or et le nouveau pacte budgétaire. Il est remarquable qu’en dépit du mécontentement compréhensible provoqué par la lenteur des réactions face à la crise, l’appartenance à l’UE et à la zone euro n’est remise en cause par aucun des candidats dépassant la barre des 5 % dans les sondages, exception faite de Marine le Pen. Celle-ci, elle-même, face aux difficultés qu’elle a rencontrées à répondre aux interrogations sur les conséquences d’un retour au franc, a dû infléchir son discours. En revanche, la question du mode de gouvernance de l’UE et de la démocratisation de ses institutions est la grande oubliée de la campagne. Seul François Bayrou a, tardivement, fait écho à la proposition de la chancelière allemande d’un président de la Commission qui, à un terme il est vrai non précisé, pourrait être élu au suffrage universel. En proposant la fusion des présidences du Conseil européen et de la Commission, il a rejoint un avis qui tend à se répandre parmi les europhiles soucieux de donner un visage à l’Europe. L’élection d’un président européen au suffrage universel n’est pas pour demain. Nous avons le temps d’y réfléchir. Pourquoi céder à la tentation d’une personnalisation extrême et ne pas envisager l’élection d’une équipe exécutive plutôt que d’un homme ou d’une femme seul(e), un président entouré de quatre ou cinq vice-présidents, ce qui permettrait d’équilibrer la représentation des genres ainsi que celle des grandes régions de notre continent appelé, suivant sa devise, à l’unité dans la diversité ?

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