20 février 2009

L'avenir de l'OTAN

Platier, 20 février. La retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN sera pleinement justifiée s’il permet de nouveaux progrès en direction d’une défense européenne que devrait faciliter le traité de Lisbonne et s’il se traduit par la constitution d’un pilier européen de l’Alliance. C‘est aussi l’occasion de s’interroger sur l’avenir d’une alliance limitée à un espace géographique et destinée à faire face à une menace qui a changé de nature. Le danger extérieur vient aujourd’hui de l’existence de mouvements fanatiques utilisant le terrorisme et parvenant à se rendre maîtres de structures étatiques qui s’apparentent davantage à des bandes de malfaiteurs qu’à des Etats au sens traditionnel de ce mot. Ce danger est redoutable par la force du sentiment compréhensible de revanche des cruautés et des humiliations de l’époque coloniale et par l’existence d’armes de destruction massive pouvant un jour tomber entre les mains de fanatiques ayant recours au suicide collectif après avoir longtemps utilisé le suicide individuel comme arme de leur combat. N’est-il pas temps, dans ces conditions, de penser à la transformation de l’Alliance en une mutuelle mondiale des Etats de droit, ouverte en premier lieu aux désormais nombreuses et puissantes démocraties du tiers-monde, à commencer par l’Inde, elle-même victime du terrorisme ? La désoccidentalisation d’une Alliance vouée à la défense des valeurs démocratiques serait un acte ultime de décolonisation éminemment favorable à notre sécurité dans une perspective de long terme. Que faire de la Chine et de la Russie dans un tel schéma ? La réponse n’est pas évidente, sans doute plus ouverte envers la Chine qui, malgré son régime tyrannique, a fait des pas vers l’Etat de droit nécessaire à son développement, plus sévère envers la Russie qui parait s’en éloigner chaque jour et à qui une mise en garde collective ferait le plus grand bien. Voilà ce que les partis qui critiquent le retour dans l’OTAN avec autant de vigueur qu’ils avaient critiqué en son temps la décision du général de Gaulle devraient réfléchir s’ils avaient le sens des évolutions historiques à long terme.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup apprécié votre billet, même si je ne partage pas toujours vos idées.

Quelques remarques :

-Tout d'abord, vous avez parfaitement raison : nous ne devons pas raisonner avec le prisme de l'année 1966 mais avec celui de l'année 2009...Et je dirais même plus avec celui des années 2009-2050. Voyons loin ! Après tout, "gouverner", "faire de la politique" (de la politique, pas de la politique politicienne) n'est ce "prévoir", "anticiper", agir au "bon moment" ?

-Ensuite,..Il est temps de clairement poser la question de "à quoi sert aujourd'hui l'OTAN" ? Sa finalité - détruire l'adversaire russe - ne lui indique t il pas l'autodestruction ? Ou bien faut il lui trouver un nouveau défi pour l'avenir ?

Et c'est là que j'en arrive à la question du "retour" de la France, dans les "instances" directives de l'OTAN. Et que je ne comprends plus très bien votre raisonnement.

Car si l'OTAN n'a plus de finalité réelle, si son existence même peut et doit pouvoir être remise en cause...Quel besoin la France a t elle de revenir sur la décision du Général De Gaulle ?

En matière de défense,l'OTAN est simultanément une solution et un problème. *Une solution parce que cette organisation a assumé, de manière extraordinairement performante la sécurité de l'Europe Occidentale face à la menace soviétique, et qu'elle reste encore aujourd'hui un forum sérieux et reconnu de consultation stratégique entre ses membres.
*Un problème, dans la mesure où elle n'a pas peu contribué à menacer l'émergence d'une "défense européenne"...De la même façon que si les "européens" avaient choisi d'adopter le dollar, il aurait été beaucoup plus dur, d'instaurer une monnaie "commune" entre plusieurs membres de l'UE.

Aujourd'hui, force est de constater que l'OTAN, en tant qu'alliance défensive, a survécu à la menace qui l'a engendrée. Et pour lui redonner un peu de crédibilité, elle a tenu à multiplier les champs d'actions : contact avec ses anciens adversaires, mission de "maintien de la paix", etc.

On observe aussi que l'OTAN, présentée et qui se présente comme une alliance globale face à une menace globale, tend de plus en plus à se muer en alliance contre le terrorisme, particulièrement le terrorisme islamique.

Au fond...Cette mutation pourrait s'avérer utile, sinon positive (qui n'approuverait pas une organisation luttant contre le terrorisme?) Néanmoins, elle pose de vraies questions...D'ordre politique. Et celles ci ne peuvent, en aucun cas, être écartées.

Peut on, en effet, réduire la question du terrorisme, à l'action militaire ? Et si réponse militaire il doit y avoir...Celle ci doit elle être placée sous l'égide des Etats Unis (au détriment de l'ONU) via l'OTAN ? L'OTAN qui est, et demeure...Une alliance de pays occidentaux. Comment les pays islamiques ne verrait il pas dans une telle alliance, une nouvelle croisade contre les pays musulmans ? Une sorte de nouveau combat où les "gentils" qui incarnent le "bien" sont occidentaux...Tandis que les "méchants" sont les pays musulmans, qui cachent les vilains terroristes ?

Ce raisonnement a d'ailleurs dû être perçu par le secrétaire général de l'OTAN...Puisque ce dernier a pris la décision de non pas transformer l'OTAN en alliance globale, intégrant disons tout le monde (sur le mode de l'ONU) mais de maintenir l'alliance actuelle tout en favorisant des contacts avec des partenaires globaux.

Malgré ces efforts, l'OTAN n'en reste pas moins, aux yeux de tous, le jouet des USA. Et la guerre en Irak, où l'OTAN a (en gros) joué sa légitimité contre celle de l'ONU (ce qui est très grave) n'a pu que renforcer cette vision. N'est ce pas, d'ailleurs, Monsieur Bush, qui disait que son pays devait partir en "croisades"? En utilisant l'appareil de l'OTAN ?

L'OTAN est un bon outil...Si elle se met au service de l'ONU. Mais que pensez d'une OTAN dont le but avéré est, somme toute, de concurrencer l'ONU sur le plan de la légitimité ? De passer outre l'ONU...Quand ce que dit l'ONU diverge de la position des USA ?

Le risque aujourd'hui - et cela en dépit du fait que Monsieur Obama semble plus "cool" ou plus "européen" que son prédécesseur - est que l'OTAN pourra donner un surcroit de légitimité internationale à une guerre (nécessairement illégale) que voudraient menacer les USA. Cela ferait de l'OTAN une alliance globale des occidentaux contre un nouvel ennemi, auto désigné : l'Islam. Cette structure verrait son champ d'action et le nombre de ses membres très fortement augmentés.

Mais elle serait, nécessairement, perçue, aux yeux de l'opinion mondiale, comme le bras armé d'un Occident qui se prépare au choc des civilisations, sinon à la Troisième Guerre Mondiale. Au risque qu'en réaction, le mouvement de rejet d'un monde occidental qui serait perçu, dans le monde musulman, comme aggressif, vienne grossir les bataillons de combattants et sympathisants du terrorisme. Auquel cas, nous aurions consolidé ce que nous pensions combattre...!

Autant le dire tout de suite : un retour de la France dans les organisations "directives" de l'OTAN...Ne pourra que consolider cette idée d'un bras armé des Occidentaux contre la menace "islamique" et contre le "terrorisme"...Les deux étant liés par l'OTAN. Et...Créer des tensions dans tous les pays occidentaux, en premier lieu la France. Peut on se sentir "Français" et voir son pays combattre la religion qu'on partage avec d'autres ? Peut on être "Français" et désigné, dans l'organisation où figure son pays, comme un traitre en puissance ? A quand une "loi des suspects" au sein de l'OTAN ?

Certes, la France pourrait perdre quelques postes (croyez bien que je regrette que certains "politiques" et fonctionnaires ne bénéficient pas de "places dorées")...Mais un "retour" de la belle France, dans les instances "directives" de l'OTAN serait, au final, très négatif pour elle.

D'une part, il y a une très grande attente, dans le monde, à l'égard de la France. Sans doute parfois excessive, eu égard à ses capacités réelles. Mais néanmoins assez forte pour lui permettre d'intervenir et d'agir de façon légitime sur la scène internationale.

La voix de la France, à condition d'exprimer des idées qui paraissent justes et qui vont dans le sens de l'intérêt général, d'être conforme à l'aspiration du plus grand nombre, est toujours beaucoup écoutée, jugée avec plus de bienveillance que d'autres pays, fussent ils de puissance comparable ou supérieure.

En Afrique, en Amérique Latine, en Amérique du Nord (surtout au Canada), dans le monde arabe, et dans une partie de l'Asie (comment comprendre sinon l'importance pour la Chine de recevoir la France ? Alors que les renvois de l'Allemagne ou de l'Angleterre n'ont pas posé de problèmes, lors des JO), la France est attendue, écoutée, et entendue.

On attend d'elle qu'elle se fasse le rempart des faibles, qu'elle mène le combat du rééquilibrage entre le nord et le sud, qu'elle s'affiche sans équivoque en faveur du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, ou encore en faveur des indépendances nationales.

Plus encore, là où cette attente n'existait pas, comme en Europe, on pense légitime que la France propose, agisse. Et même aux USA, où l'on est pas toujours tendre avec la France...On sait bien qu'il faudra l'écouter, et peut être même lui reconnaitre, au bout du compte, une certaine sagesse en matières diplomatiques.

Que l'on soit pour ou non, qu'on s'y oppose ou non, la France est pour beaucoup, la Patrie des Droits de l'Homme, un refuge pour les hommes et les femmes que l'arbitraire opprime. Tout Français en est, sinon fiers, du moins conscients. Et ce n'est pas un hasard si "l'atlantisme" supposée ou avérée du Président de la République a été posée...Et si les Français, en matières étrangères, considère que le Général De Gaulle a redonné son "rang" à la France. Un poids international que sa taille démographique ne la prédisposait pas à avoir. Mais comme sa géographie, ou son Histoire, la France est aussi, en matière de diplomatie, une volonté politique.

Bien sur, à certaines périodes de son Histoire, la France est parfois allée contre ses propres idéaux, soit involontairement (les "gouvernants" de la III République étaient certains d'agir en respect des idéaux révolutionnaires...En colonisant d'autres peuples) soit volontairement (comme au moment de l'Occupation) Il n'en demeure pas moins que son Histoire lui confère, aux yeux des peuples du monde entier, une légitimité qui excède volontiers ses propres intérêts.

Il n'est d'ailleurs guère étonnant que les Présidents Français goûtent à ce point à la politique étrangère, au point d'en faire un "domaine réservé" même si constitutionnellement parlant, le Parlement a tout aussi droit de venir s'impliquer dans cette politique...Même si généralement il ne le fait pas, tant le "gaullisme" en matières étrangères reste prégnant.

Il est certain que si, d'un point de vue juridique, ou même politicien, le retour de la France peut se voir sans conséquence...En réalité, cela aura d'infinies conséquences...Sur l'image même que véhicule la France...Depuis non pas 1958, mais depuis que la France existe en tant que "pays".

Déjà Clovis puis Charlemagne intervenaient sur la politique du monde. S'opposant à ce qui restait de l'Empire Romain. Les Capétiens ne vont faire que suivre cette voie...Non pas de l'opposition permanente (la France a d'autres choses à faire que de lancer des croisades à tout bout de champ) mais de l'indépendance, de l'expression de ses idées...Auprès des puissances dites "dominantes".

La Révolution Française va renouveler la vision "christique", "universaliste" de la France, comme le fera la III République, ou encore le gaullisme...Mais il restera certain que la France, continuera à toutes les époques à confondre son propre destin avec celui du monde. C'est un choix moral, et de suscroit conforme à ses intérêts.

En retournant dans les organes "directifs" de l'OTAN (rassurons nous : les Français savent parfaitement, et on l'espère ausi les "politiques") que la France est dans l'OTAN. Mais la France bénéficie de cette position atypique, sur le plan international...De pays présent dans certains organes...Et pas dans d'autres. Pour les peuples, pour beaucoup de pays, c'est un gage que la France ne fera jamais le choix du muet du sérail, ou du suiveur docile, attendant sa récompense.

Il est clair qu'il ne convient pas de verser dans une autosatisfaction qui ne peut que nuire à la France. Et prétendre être un pays à qui chacun devrait allégeance, est une marque d'arrogance, qui ne peut être que critiquable.

En revanche, il est certain que c'est sa position atypique, qui permet à la France d'être porteuse de projets généraux, de les incarner, et d'aider à leur réalisation.

C'est cette position atypique qui a aidé Monsieur Sarkozy pendant sa présidence du Conseil Européen. Car s'il faut, assurément, reconnaitre au Président Français, une dynamique, et un certain sens du rassemblement à son Ministre, Monsieur Jouyet...C'est bien parce que la France est une particularité, qu'elle incarne un espoir fort, et des idées originales...Que l'on accepte qu'elle organise un sommet pour redéfinir la finance mondiale, pour qu'elle agisse en arbitre dans des conflits (souvenir de Saint Louis ?) et qu'on lui reconnait nombre de mérites. C'est bien parce que la France est légitime, que l'impulsion européenne a pu être donnée. C'est parce que la France existe, sur le plan international, que l'UE a pu être entendue.

La République Tchèque, dont on entend la critique de sa présidence, par médias interposés, "fait ce qu'elle peut". (Dixit Monsieur Sarkozy) Mais si elle "fait ce qu'elle peut", ce n'est pas parce que Monsieur Topolanek et son équipe ne sont pas aussi performants que Monsieur Sarkozy et Monsieur Jouyet...Mais simplement parce que la République Tchèque n'a pas ce poids international, que la France possède, et qui lui permet de parler à égal avec Monsieur Obama, ou autre.

Il n'est dès lors guère étonnant que Monsieur Sarkozy ait expliqué, lors de sa première allocution devant le PE...Qu'il avait l'intention, grâce à ce que représente la France, de donner du corps à l'UE...Tandis que Monsieur Topolanek, se plaçait lui comme le représentant des 27, et n'avait pour ambition, que de se faire le serviteur du Conseil Européen, et celui de Monsieur Obama (qui l'a chaleureusement félicité après que Monsieur Topolanek ait réussi à dégager une sortie dans le conflit du gaz.)

En renonçant à cette politique atypique, la France gagnerait certes quelques postes...Mais perdrait considérablement en terme d'image, et de moyens. Qui peut prétendre que la France, par ex, pourrait s'opposer, avec la même force...A l'intégration de la Turquie dans l'UE...Alors que la Turquie prédomine dans l'OTAN, via les USA ?

Qui peut croire que ce qui ne pourrait passer, aux yeux du monde, que pour un ralliement de "sarko l'américain" à la politique américaine...N'aura pas de répercussion sur ce que la France représente pour notamment les pays arabes, musulmans, mais aussi africains, asiatiques, etc?

Récemment, Monsieur Sarkozy a énormément choqué les Québécois en se prononçant pour une "unité" du Canada, plongeant ainsi jusqu'au partisan de "l'unité" du territoire dans le désarroi. Monsieur Sarkozy aurait il prétention de surclasser le Général De Gaulle ? Cette politique "gaulliste" acceptée par tous...La France aurait elle nécessité à y renoncer ?

Je pense, personnellement, que la France a tout intérêt à rester comme elle est. Qu'il n'y aucune nécessité, et que cela pourrait même s'avérer un danger, qu'elle réintégre certains structures de l'OTAN.

Il n'y a (sauf l'ambition de certains "politiques" de trouver des "places dorées") aucune donnée qui puisse affirmer que les avantages d'un "retour" de la France, seraient supérieurs aux inconvénients :

-D'une part, ce "retour" n'est pas demandé. C'est simplement un "geste" du Président Français à l'égard de Barack Obama, qui est si "formidable" qu'on ne saurait rien lui refuser. (On précède même ses désirs inavoués) N'est ce pas, d'ailleurs le "copain" de Monsieur Sarkozy ?

Le statut atypique de la France, est pleinement assumé, consensuel même. Et totalement accepté par les Etats Unis.

Ce statut particulier n'empêche pas la France d’être actuellement le deuxième contributeur de forces aux opérations de l’Alliance avec plus de 4.000 hommes, de contribuer à hauteur de 14,78% au budget civil et à hauteur de 13,85% au budget militaire, et de fournir le quart des moyens de la force initiale à la force de réaction rapide de l’OTAN (NRF).

Personne ne dit d'ailleurs que la France est hostile à l'OTAN...Ou qu'elle n'en serait pas membre.

-D'autre part, le commandement militaire permanent intégré de l’OTAN est une structure opérationnelle dirigée aujourd’hui, et qui restera dirigée demain par le «SACEUR », un général américain. Son adjoint, un général allemand ou britannique selon le calendrier de rotation entre ces deux pays, commande les opérations de l’Europe de la défense lorsque les pays de l’UE utilisent les moyens de l’OTAN.

Ces accords nommé «Berlin Plus » on été la base du transfert à l’Union européenne de l’opération de l’OTAN en Macédoine à partir d’avril 2003, puis de celle de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine à la fin de l’année 2004. Mais la simple mise en œuvre de ces accords reste difficile en raison de la Turquie.

En effet, ce pays qui possède un droit de véto au sein de l’OTAN invoque l’absence d’accord de sécurité sur l’échanges de données classifiées entre Chypre et Malte, entrés dans l’Union européenne en 2004, et l’OTAN pour refuser leur participation aux réunions sur les opérations « Berlin plus »… Rien ne peut autoriser le « Deputy SACEUR » à passer outre ce droit de veto, et c’est soumis à cette décision de la Turquie qu’il exerce son commandement !

Dans les discussions qui ont précédé la décision française, il n’a pas même été question qu’un officier français devienne un jour « Deputy SACEUR » ! Autant dire que le danger de voir se profiler l'idée bien perçu d'une vassalisation de la France à la politique américaine n'est pas nul...Et il reste probant que cette "discrimination" en fonction de la nationalité, démontre la main mise de Washington derrière toutes les opérations de l'OTAN.

Est il utile de rappeler que le Général De Gaulle a, en particulier, motivé sa demande de sortie de la structure militaire de l'OTAN...Sur cette question du SACEUR ? De l'impossibilité pour un "non américain" de diriger les opérations militaires de l'OTAN ?

A tout le moins, si la France devait revenir dans les structures militaires de l'OTAN...Devrait elle s'assurer que ce SACEUR ne soit pas en permanence la marionnette de Washington !

Pour finir, même en terme de "postes" la France y gagne t elle réellement ? Assurément non.

La France s’apprête à accepter un commandement régional ! Ce commandement est celui de Lisbonne qui abrite le quartier général de la Force de réaction rapide . Rien de bien essentiel dans le processus d’engagement des forces de l’OTAN. Pour un pays qui contribue à ce point à l'OTAN...Peut on sincèrement considérer que ce commandement est digne de l'investissement de la France ? Pardon...Mais non.

On fait, par ailleurs, grand cas du commandement stratégique ACT chargé de la transformation des forces de l’Otan qui reviendrait lui aussi à un général Français. Mais pardon...Là encore ! Si ce commandement est effectivement "stratégique"...Il l’est surtout pour les USA par sa position géographique à Norfolk, en Virginie à deux pas du USJFCOM (United States Joint Forces Command) qui a la même mission de transformation des forces mais au profit des Etats-Unis !

On peut s’interroger pour savoir comment les entreprises de défense européennes concernées au tout premier plan par la transformation des forces pourront se positionner dans cette compétition ?

Sincèrement, cette "décision" du Président Sarkozy est une insulte pour le pays qu'il dirige ! La France mérite mieux que des restes, et ce qu'elle met dans la balance, nécessite un effort conséquent...Qui de toute évidence n'existe pas !

Alors oui, je veux bien croire que les ronds de jambes, ou bien les flatteries, courtisaneries, auxquels Monsieur Sarkozy semble si sensible...Fonctionnent avec une certaine efficacité...Il n'en demeure pas moins que rompre avec cette position atypique, est un effort conséquent, que nul poignée de main, photo, ou bons mots, ne sauraient supplanter.

Qui peut croire que cette réintégration dans le commandement militaire intégré est un gage de la réconciliation transatlantique entre la France et les Etats-Unis dans le respect des intérêts de chacun ? On prend les diplomates Français, ou est ce seulement Monsieur Sarkozy ? Pour "Jean Sans Terre" (celui qui aimait tant être flatté par Philippe Auguste, qui pendant ce temps là riait sous cape) l'un des plus nuls monarques européens ! Pour des idiots !

La France est traitée comme n'importe quel vassal de l'Europe de l'Est ! Ou bien comme un supplétif dont la position internationale équivaudrait à celle du Japon ! Alors qu'il est manifeste qu'elle pèse bien plus ! Et qu'elle mérite non d'être traitée avec mépris...Mais sur un plan, au moins, d'égalité !

L'appartenance au commandement intégré présumera de la disponibilité des forces françaises.

A l’occasion d’une prochaine mission militaire cette participation sera supposée acquise et le rôle de ses forces prédéterminé. Jusqu’à présent,la France avait une forte capacité à infléchir la conduite des missions puisque membre du comité militaire où se réunissent les ministres de la défense des pays membres de l’Alliance elle avait voix au chapitre politique sans être commise d’avance sur sa participation militaire. Les pays membres du commandement militaire permanent intégré de l’OTAN devaient donc l'écouter et infléchir éventuellement leurs positions pour la convaincre d’engager des forces.

Telle ne sera plus le cas. Et comme on voit bien que la France est un contributeur direct, de l'OTAN...Elle ne pèsera plus, dès lors que l'on considèrera que tout est acquis !

Qui dans ces conditions pourrait croire que la France est capable de porter l'idée d'une politique étrangère, qui lui soit propre, indépendante ? Et plus surement encore...Qui peut sincèrement penser ne pas penser que l'idée même d'une "défense européenne" indépendante...Sera un rêve, et non une réalité ?