Platier 19 juin;
A l’approche du solstice, l’Europe est confrontée à deux
redoutables défis, celui de la migration, celui de la dette grecque. De sa
capacité à les relever dépend pour une large part la sortie du pessimisme
ambiant. Dans l’un et l’autre cas, sont à l’épreuve la capacité de décider et
la solidarité. Si irritant soit le sentiment de céder à ce qui ressemble à un
chantage, il serait absurde de mettre en péril l’euro et la sortie de crise pour
la satisfaction de punir l’insolence grecque. Mon espoir est qu’une solution
permettant aux uns et aux autres de sauver la face sera trouvée in extremis.
Grace à l’autorité de Juncker, la Commission devrait, avec le soutien de la
chancelière allemande et du président français retrouver la fonction de
médiation qui devrait être la sienne, aussi bien concernant la crise grecque
que la crise migratoire Son rôle est aussi de rappeler les exigences de la
solidarité, valeur éminente de l’Union, solidarité humaine envers les victimes du
terrorisme islamiste et des guerres civiles qu’il alimente, solidarité
politique entre Etats membres de l’Union. Les querelles au sujet des quotas de demandeurs d’asile paraissent dérisoires si on
les rapporte aux millions de réfugiés, parmi lesquels les chrétiens d’Orient, cherchant
à survivre dans le voisinage des territoires contrôlés par Daech : Turquie,
Liban, Jordanie auxquels on peut ajouter le Kurdistan irakien qui, pour n’être
pas un Etat reconnu, n’en est pas moins aujourd’hui le seul acteur qui ait
démontré sa capacité et sa volonté de faire reculer la barbarie.