22 février 2014

Enfin un succès !

Paris, 22 février L’accord conclu hier à Kiev grâce à la médiation des ministres des affaires étrangères des trois du triangle de Weimar devrait mettre fin aux violences meurtrières de ces derniers jours. De concert avec les sanctions décidées le même jour à Bruxelles par le Conseil présidé par Catherine Ashton, il a montré à quoi pouvait servir l’UE. Il reste à tirer les leçons de cet épisode. Le partenariat oriental dans lequel s’inscrivait le projet d’accord d’association refusé au dernier moment par Ianukovitch ne devrait pas s’inscrire dans une logique de guerre froide mais dans celle d’une coopération pan-européenne où la Russie jouerait un rôle de partenaire et non de puissance hégémonique. Le meilleur moyen, pour les Européens, de contrer l’impérialisme poutinien n’est pas de couper la Russie de ses voisins les plus proches mais de faire front commun pour nos approvisionnements en pétrole et en gaz au lieu de négocier, comme nous le faisons hélas trop souvent, en ordre dispersé. Certains commentateurs se lamentent sur l’absence de stratégie dont souffrirait l’UE dans cette affaire. Ce n’est pas le manque de stratégie mais le manque d’unité qui est la source de notre faiblesse. Quand comprendrons-nous que sans gouvernement commun légitimé démocratiquement, l’UE demeurera un nain politique ?

15 février 2014

L'Union européenne absente à Sotchi

Paris, 15 février Si les dirigeants de l’UE étaient conscients de l’importance des symboles, ils auraient demandé à chaque délégation nationale de brandir l’étendard de l’Union au sein de chaque cortège. Cela aurait encouragé les commentateurs à faire la somme des médailles gagnées par l’ensemble des Etats membres. C’est l’occasion de rappeler que la France ne s’est toujours pas associée à la déclaration publiée par une majorité de gouvernements pour marquer leur attachement aux symboles de l’Union et leur regret que la mention en ait été éliminée dans le traité de Lisbonne.

06 février 2014

Le message de Virgilio Dastoli

Paris, 6 février Le président du Mouvement européen en Italie, Virgilio Dastoli, ancien collaborateur du plus ardent promoteur de la fédération européenne, Altiero Spinelli a participé à un déjeuner-débat du club Europe d’ARRI le 5 février. Il a rencontré le même jour enfin d’après-midi un groupe de personnalités fédéralistes. Au cours de ces deux réunions, Virgilio Dastoli nous a laissé un message clair. Face à la pression exercée par Cameron en vue d’une révision régressive des traités, la riposte devrait être un ensemble de propositions qui, sans exclure des mesures de meilleur contrôle des dépenses répondant à certaines critiques légitimes, viseraient à élargir les compétences de l’UE dans des domaines où l’action isolée des Etats ou leur simple coopération s’est révélée insuffisante. Les exemples les plus évidents sont la politique de l’énergie (approvisionnements et réseaux), la transition énergétique, le problème climatique, le soutien à l’innovation et à l’investissement, la recherche et la mutualisation en matière d’armements, la lutte contre la criminalité transfrontières, les interventions humanitaires ou de rétablissement de la paix. Récusant le repli sur une Union restreinte, V. Dastoli estime que les Britanniques participeraient à une éventuelle nouvelle convention ne serait-ce que pour en limiter les ambitions. Il faut les placer face au choix de s’incliner face à la majorité ou de se retirer. Nos amis italiens envisagent d’organiser à Rome une confrontation entre les personnalités désignés pour la candidature à la présidence de la Commission. Nous sommes invités à en faire autant. Même s’il faut craindre une forte poussée des eurosceptiques et europhobes, leurs divisions ne leur permettront pas d’obtenir des postes de responsabilité, ni d’exercer une réelle influence dans le futur Parlement.