17 mai 2013

Gouvernement économique et Europe politique

Paris, 17 mai. Les propositions européennes du Président posent bien des questions mais ont le mérite d’ouvrir le débat sur l’Europe politique. Tenons-nous en pour le moment aux questions. Comment s’organisera la coexistence entre le conseil des ministres de l’UE et le gouvernement de l’eurozone ? Quel lien entre la Commission et ce gouvernement ? Qui désignera le président ? Sera-t-il en même temps vice-président de la Commission, suivant la formule retenue pour la politique étrangère et lady Ashton ? Quel rôle du Parlement dans la nomination et le contrôle ? Tous les députés y participeront-ils ou seulement ceux des pays appartenant à l’eurozone ? Doit-on envisager un budget propre à l’eurozone alimenté par des ressources propres condition pour la création d’une capacité commune de recours à l’emprunt ?

16 mai 2013

Les difficultés d'une sortie par le haut

Paris, 16 mai. Une réunion du club Europartenaires animé par Elizabeth Guigou auquel participait le député européen sarrois du SPD Jo Leinen auquel j’ai participé hier m’a permis de mesurer les difficultés de la sortie par le haut évoquée dans mon dernier message. La Cour de Karlsrhue s’opposerait à ce que l’UE s’endette pour financer des investissements alors qu’elle pourrait accepter une mutualisation partielle des dettes des Etats, ce à quoi le SPD pourrait se montrer favorable, alors que la Chancelière et son ministre Schaüble y sont opposés. Ils ne pourraient y consentir qu’après un saut qualitatif fédéral qui n’est pas pour tout de suite. Une mutualisation des dettes allègerait la charge des pays surendettés mais n’aurait pas l’effet de relance nécessaire pour sortir du cercle vicieux de la rigueur - récession - déficit. Or j’apprends ce matin que la Banque européenne d’investissements dont le sérieux de la gestion n’a d’égal que sa discrétion, loin d’élargir ses activités, aurait tendance à les restreindre en vue de préserver son triple A menacé par la perte du même triple A par la plupart de ses actionnaires qui sont les Etats. Renoncer à accompagner les mesures restrictives nationales par un programme européen de relance par l’investissement ne peut qu’alimenter le discours irresponsable des partisans de la dépense à tout va. On écoutera avec intérêt ce que nous dira cet après-midi le président de la République.