26 septembre 2012

Une vision de l'Europe sans la France

Paris, 26 septembre. Le dernier numéro de the Economist daté 22, 28 septembre nous apprend dans sa rubrique Charlemagne qu’un groupe composé d’une dizaine de ministres des affaires étrangères se réunit depuis plusieurs mois sur le thème de l’avenir de l’Europe. Les ministres allemand et polonais qui semblent jouer un rôle de leader dans ce groupe ont fait connaître leur vision. Elle comprend un président de l’Europe élu, un ministre des affaires étrangères européen, une police commune des frontières et même une armée européenne. The Economist précise que le Royaume-Uni n’a pas été invité mais ne dit rien d’une participation française à ce groupe. Il ironise sur ces travaux comme sur ceux du groupe des quatre présidents Barroso, Van Rompuy, Draghi et Juncker. Il est cependant de plus en plus clair que le moment d’un choix décisif approche : saut fédéral ou dislocation. Quand les Français en prendront-il conscience ?

09 septembre 2012

Draghi, seule autorité fédérale.

Platier, 9 septembre. La décision du Conseil de la Banque Centrale, prise à la majorité contre l’avis de son membre allemand, le gouverneur de la Buba, de rachat illimité de titre de dettes des pays en difficulté en contrepartie de mesures d’assainissement de leurs finances publiques et de réformes de structure donne l’exemple de ce que devrait être la gouvernance d’une Union qui ne limiterait pas le fédéralisme à la politique monétaire. Si grande soit son autorité, le président de la BCE ne peut se substituer aux institutions communautaires pour compléter la nécessaire rigueur budgétaire, qui ne devrait pas être générale, par des mesures en faveur de la croissance. Un gouvernement européen digne de ce nom imposerait un assainissement budgétaire progressif aux pays les plus endettés mais imposerait aux autres, notamment à l’Allemagne, un desserrement de leur propre rigueur, en même temps qu’un pas en direction du fédéralisme fiscal et bancaire, en attendant la mutualisation des dettes nouvelles. Qu’attendons-nous pour prendre au mot les propos de Mme Merkel sur l’Union politique ? Le dogme d’une rigueur non différenciée, sans la contrepartie d’un programme européen massif d’innovation et d’économie énergétique, défendu par l’Allemagne, est aujourd’hui minoritaire en Europe. Ce dogme ne peut qu’accentuer les frustrations mutuelles qui minent en profondeur l’idée européenne. C’est pourquoi la ratification du traité budgétaire devrait être un point de départ et non un point d’arrivée.