25 octobre 2011

Le beurre et l'rgent du beurre. Au bord du gouffre ?

Platier 25 octobre. Sarkozy a exprimé ce que ressentent beaucoup d’Européens en rappelant à Cameron qu’il ne pouvait se tenir à l’écart de la solidarité qui unit les membres de la zone euro tout en prétendant participer, à part entière, aux décisions qui la concernent. Une distinction s’impose entre les pays qui comme la Pologne souhaitent rejoindre la zone euro dès qu’ils en rempliront les conditions et ceux qui s’en tiennent volontairement à l’écart. Ne conviendrait-il pas d’utiliser la formule de la coopération renforcée prévue dans le traité de Lisbonne pour unir et organiser les pays membres de la zone euro et ceux qui veulent la rejoindre ? Le sommet de demain donne lieu à la dramatisation qui permettra de glorifier les sauveurs d’une Europe supposée au bord du gouffre. Mon pronostic est qu’un compromis sera obtenu mais qu’il ne sera qu’un pas modeste, donc provisoire, vers la sortie de crise.

21 octobre 2011

De l'Europe interétatique à l'Europe fédérale. Leçon d'une nouvelle crise

Platier, 21 octobre. La difficulté qu’éprouvent Allemands et Français, sans parler des autres, à s’accorder sur le Fonds européen de stabilité financière montre une fois de plus les limites d’un système mieux défini par interétatique que par le terme habituel d’intergouvernemental. L’exigence d’unanimité, source d’impuissance, est inévitable dès lors que sont en cause les finances des Etats. Le remède à l’impuissance congénitale de l’UE en matière financière n’est pas à rechercher seulement dans l’amélioration des mécanismes de décision mais dans la création d’outils européens indépendants des structures nationales. L’Europe demeurera un nain politique dont l’incapacité à exister, à décider, à agir fait la risée et maintenant la colère du reste du monde redoutant la contagion de la méfiance et le risque d'une récession mondiale, tant qu’elle ne disposera pas d’un budget commun alimenté par des ressources propres et d’un Trésor capable d’emprunter sous sa propre signature. Voilà pourquoi les partisans d’une évolution en direction du fédéralisme doivent apporter autant d’attention à la création d’outils communs au service des politiques communes qu’à la réforme des mécanismes institutionnels.

08 octobre 2011

De l'union monétaire à l'union politique

Paris, 8 octobre. Les créateurs de la monnaie unique pensaient qu’elle conduirait à l’union politique. Leur espoir a des chances de se réaliser, non dans le cadre d’une évolution rationnelle interrompue par les référendums de 2005, mais à la faveur d’une crise que nul n’avait prévue. Il est significatif que, mise à part l’extrême droite, nul ne propose la sortie de l’UE ou l’abandon de l’euro. Le principe d’un gouvernement économique longtemps contesté est désormais admis. Il reste à l’organiser en tenant compte des exigences démocratiques. Les contraintes budgétaires et fiscales qu’il implique ne seront acceptables que si elles s’accompagnent d’un débat démocratique qui devrait associer Parlement européen et parlements nationaux. Il reste aux partis de gouvernement à s’organiser de manière à présenter des programmes transnationaux lors des prochaines élections européennes. La proposition d’un deuxième bulletin de vote en vue de l’élection d’une trentaine de députés sur des listes transnationales soutenue par le député britannique Andrew Duff y contribuerait. Elle ne semble malheureusement pas encore réunir une majorité au sein du Parlement. Quoi qu’il en soit, que nous le voulions ou non, les grands choix de politique économique se situeront désormais au plan européen.

04 octobre 2011

Une éclaircie à Berlin

Paris, 4 octobre. Plusieurs voix, que l’on n’attendait pas, se sont fait entendre en Allemagne, celles des anciens chanceliers Schmidt, Schröder et Kohl, celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, celle même d’une ministre de Mme Merkel, dont on dit qu’elle est parmi les successeurs possibles, préconisant « les Etats-Unis d’Europe ». Le vote massif du Bundestag en faveur du plan d’aide à la Grèce, le 29 septembre, venant après les échecs électoraux du parti libéral qui avait misé sur l’euroscepticisme confirme l’attachement de l’Allemagne à la construction européenne dont certains sondages d’opinion permettaient de douter. Aussi est-il question d’un nouveau traité conclu entre les seuls membres de la zone euro en vue d’assurer sa gouvernance économique. Nos gouvernements sont-ils prêts à accepter des décisions à la majorité qualifiée sur leur politique budgétaire et fiscale ? Voilà une question qui devrait être posée aux candidats à la présidentielle.