29 mars 2010

Que penser de l'aaccord sur la Grèce?

Paris, 29 mars.
D’abord se féliciter qu’on soit parvenu à un accord. Ensuite s’interroger sur la suite. Qui décidera de la nécessité de prêts à la Grèce ? Suivant quels critères ? Peut-on imposer à ce pays, certes gravement fautif, la double peine d’un plan draconien de rigueur et des taux d’intérêt doubles de ceux de l’Allemagne ? Comment les prêts des Etats se combineront-ils avec ceux du FMI ? Plus généralement, comment les membres de la zone euro, y compris la France, pourront-ils rétablir leurs finances et rattraper leur retard de compétitivité par rapport à l’Allemagne sans s’imposer eux aussi des plans de rigueur impliquant blocage sinon baisses de prix, de salaires et de prestations sociales ayant les effets qui eussent été ceux d’une dévaluation avant la réalisation de l’union monétaire ? Ne sera-t-il pas impératif de compenser l’effet récessif de ces inévitables plans de rigueur par d’ambitieux programmes de recherche et d’investissements financés par le crédit intact de l’Europe et plus précisément de la BEI ?

23 mars 2010

Un triste spectacle

Paris, 23 mars
Une interruption de connexion a retardé l’expression de la tristesse que je ressens face au spectacle que donnent les Européens face à la crise grecque que leurs divisions et récriminations mutuelles pourraient bien finir par transformer en crise de l’euro. Les appels de l’Allemagne à la discipline sont justifiés, non son refus de toute solidarité. Les Français sont mal placés pour critiquer la désinflation compétitive allemande alors qu’ils ont sollicité la complicité des Allemands pour s’affranchir des obligations du pacte de stabilité. On a peine à imaginer Mme Lagarde dans le rôle de la cigale faisant leçon à la fourmi. La Commission ne se fait guère entendre alors qu’il lui appartient de montrer la voie de l’intérêt général européen. Or cette voie est assez claire : 1. Sauver la Grèce de préférence en garantissant ses emprunts pour autant qu’elle applique effectivement son nécessaire plan de rigueur. 2. Revenir à l’équilibre des finances publiques nationales suivant un programme réaliste mais fermement tenu. 3. Compenser l’effet restrictif des plans nationaux de retour à l’équilibre par un programme ambitieux de recherche et d’investissements financé par des emprunts communautaires émis par la Banque européenne d’investissements dont c’est le métier.

07 mars 2010

Pour une européanisation du mode d'élection du Parlement européen

Paris, 7 mars.
Je viens de découvrir dans la dernière livraison de la Revue Commentaire une proposition du spécialiste bien connu des systèmes électoraux Alain Lancelot. A partir du constat qu’une somme de débats nationaux ne crée pas un débat européen, Lancelot propose que les trois quarts des listes se présentent avec le même programme et sous la même appellation, présentent leurs programmes et leurs candidats 3 mois avant l’élection à Bruxelles ou à Strasbourg. Il propose aussi de porter à 12,5 % le seuil permettant d’avoir des élus et une règle stricte de non cumul et de non démission sauf pour une nomination européenne. Ces propositions sont discutables, celle notamment des 12,5, mais elles ont le mérite d’ouvrir le débat. Personnellement j'ajouterai l’application du système allemand (scrutin uninominal ou de liste majoritaire de circonscription corrigé par l’attribution de 10 à 20 % des sièges sur listes européennes transnationales). Le Mouvement européen et en tête les fédéralistes devraient se manifester maintenant. Sinon, les partis et les gouvernements objecteront comme d’habitude la proximité des prochaines élections.

04 mars 2010

Education et mondilisation

Paris, 4 mars 2010
Les fermetures d’usines se multiplient, par suite de l’évolution de la demande (raffinerie de Dunkerque produisant du carburant de moins en moins demandé) ou par manque de compétitivité. S’opposer par des aides à des transformations inévitables ne fait que reporter la solution à plus tard et la rendre plus douloureuse. C’est dans la création d’activités dans les technologies nouvelles que se trouve le remède au mal qui ronge nos sociétés européennes et la nôtre tout particulièrement. Chacun s’accorde à préconiser un plus grand effort de recherche et d’innovation et une meilleure coordination européenne dans ce domaine. C’est ce que propose la Commission. Mais la résorption du chômage structurel par le développement de nouvelles technologies rencontrera des difficultés insurmontables tant qu’existera un pourcentage aussi élevé de quasi-illettrés inaptes à occuper un emploi qualifié. Notre adaptation à la mondialisation requiert un énorme effort d’amélioration de notre enseignement de base et de nos systèmes de formation des adultes.